Ces dernières années, les attaques du prédateur sur les troupeaux se multiplient, notamment dans la partie nord-est de la Haute-Marne. La semaine dernière, deux brebis ont été découvertes égorgées près de Poissons. Les éleveurs ne savent plus comment protéger leurs troupeaux.
Il y a quelques jours, Dominique Muller a découvert deux de ses brebis égorgées dans ses pâtures près de Poissons, au nord-est de la Haute-Marne. Et le coupable de l'attaque survenue dans la nuit du 9 au 19 août ne fait aucun doute selon lui : "C'est formel, c'est le loup, ça ne peut pas être autre chose", affirme-t-il. "Il chope la brebis au niveau du cou. Il serre au niveau de la trachée, il écrase tout. Et puis elle s'étouffe et elle se saigne d'elle-même. Elle meurt dans les instants."
Un loup solitaire, photographié plusieurs fois ces derniers mois, serait à l’origine d’attaques répétées dans le secteur. Jusqu’à présent, Dominique Muller avait été épargné. Il faut dire que celui qui est référent loup à l'union nationale de la Coordination Rurale avait suivi à la lettre les recommandations de la préfecture sur ses parcelles. "De chaque côté, vous avez une clôture électrique de six fils qui fait 1,5 mètre de hauteur. Il y a trois patous qui restent en permanence avec les moutons", détaille l'éleveur.
Une vingtaine de brebis tuées en 2023
Pour chaque brebis tuée par le loup, Dominique Muller touchera 250 euros d’indemnisation. Tout juste le prix d’un animal selon lui. Et une maigre compensation face à l’investissement quotidien. "C'est une charge en plus. Vérifier les clôtures, nourrir les chiens tous les jours, passer au minimum une demi-heure par chien tous les jours. Plus les kilomètres de parcelle en parcelle. C'est sûr que c'est du temps passé à tourner en rond."
Dans le secteur de Poissons, les éleveurs s’attendent à de nouvelles attaques. Depuis le 1er janvier, entre 20 et 25 brebis auraient été victimes du loup en Haute-Marne.