Harcèlement scolaire : depuis trois ans, ce collège a installé une boîte aux lettres pour signaler une situation problématique

Au collège Paul Claudel de Wassy, dans la Haute-Marne, il y a cette boîte aux lettres particulière. Elle permet aux élèves de pouvoir signaler discrètement et si besoin une situation de harcèlement scolaire. Une initiative qui s'inscrit dans le projet de cet établissement, pour lutter contre ce fléau.

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"Cette boîte aux lettres existe depuis au moins trois ans. Elle est surtout symbolique et elle a été installée pour que la lutte contre le harcèlement fasse partie du quotidien", rappellent Delphine Drouin et Cyril Scarcelli, principale et principal adjoint de ce collège de Wassy (Haute-Marne).

Cette initiative a été mise en avant mercredi 27 septembre, dans Quotidien. L'émission de TMC invite alors Elian Potier, président de l'association Urgence Harcèlement. Il a rappelé l'existence de cette boîte, dans ce collège, sans le citer directement. Un dispositif qu'il a pu voir, après avoir fait des interventions dans cet établissement qui compte 333 élèves et 33 professeurs.

Le collège a été labellisé "pilote" du programme pHARe dans la Haute-Marne, à la rentrée 2020-2021. Il a en effet été le premier, dans le département, à mettre en place ce plan gouvernemental de lutte contre le harcèlement scolaire. Éclairage sur cette initiative originale, qui complète d'autres mesures mises en place dans cet établissement.

Une boîte aux lettres salvatrice

Dans le hall du bâtiment administratif du collège, il y a cette boîte aux lettres marron. Elle est revêtue de ce qui était alors l'un des deux numéros de téléphone anti-harcèlement (NDLR : le 30 20, remplacé désormais seulement par le 30 18). Elle est chargée de sens, comme le rappelle la principale, Delphine Drouin : "Elle s'inscrit au sein de notre gros travail de prévention, c'était un précurseur du programme pHARe. Elle avait été installée un an avant l'instauration de ce plan."

Jusqu'à présent, "elle n'a jamais été utilisée", rappelle la responsable de l'établissement. "On n'a jamais trouvé un message dedans, de la part des élèves. Mais elle est toujours là, pour pallier une situation dans laquelle tout le travail que nous accomplissons au quotidien contre le harcèlement ne suffit pas", poursuit-elle. Un constat à tempérer, d'après la chef d'établissement : il faut y avoir les fruits du travail entamé en aval par le collège. "On a de la chance d'avoir établi une relation de confiance avec les élèves. Ils n'hésitent pas à se confier aux trois professeurs, à l'infirmière, au psychologue, au CPE impliqué dans le dispositif", se justifie Delphine Drouin.

Lutte plus large contre le harcèlement

Un arsenal anti-harcèlement complété par la présence d'élèves "ambassadeurs" volontaires. "Depuis l'année dernière, ils sont 10. Leur rôle est de repérer les signes d'un harcèlement que nous ne voyons pas toujours. Ils peuvent intervenir dans les classes, pour expliquer ce qu'est ce fléau, avec leurs propres mots", ajoute le principal adjoint du collège.

Ce travail, l'équipe du collège l'inscrit dans un contexte plus large. "Nous sommes entourés par un lycée professionnel, un EREA (NDLR : établissement régional d'enseignement adapté) et une école primaire. Il y a donc une réflexion globale sur le harcèlement, et l'idée de prendre en charge l'enfant de l'arrivée jusqu'à son départ du système scolaire", détaille encore Cyril Scarcelli.

Des établissements scolaires relevant tous désormais du 30 18. Ce numéro d'appel unique remplacera désormais les deux déjà existants. Il peut être contacté à tout moment, que l'on soit victime ou témoin d'une situation de harcèlement.

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