Incendies au Canada : un pompier volontaire de Haute-Marne en renfort

Des incendies d'une ampleur inédite touchent les forêts du Canada depuis plusieurs semaines. Un pompier volontaire de Haute-Marne fait partie des 119 renforts français qui vont partir mercredi pour relever les équipes déjà sur place.

Jean-Christophe Renard, pompier volontaire à Joinville (Haute-Marne), va s'envoler mercredi 19 juillet pour le Canada, touché depuis plusieurs semaines par des feux de forêts gigantesques.

"On a dépassé les 10 millions d'hectares de brûlés au niveau du Canada, on a encore plus de 550 feux qui sont en propagation libre, non contrôlée", nous explique-t-il juste avant de prendre la route vers Aix-en-Provence. C'est là, à l'École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers, que doivent être rassemblés les 119 pompiers français (volontaires et professionnels) qui vont relever leurs collègues déjà sur place.

"On est engagé pour trois semaines sur place", détaille le pompier volontaire de 39 ans. Il est le seul de Champagne-Ardenne à être envoyé sur cette relève. L'an dernier, il avait déjà été mobilisé sur les incendies en Gironde, l'année précédente près de Saint-Tropez.

"C'est une fierté"

Mais c'est la première fois que celui qui est le chef du centre de secours de Joinville est envoyé à l'étranger. "Je m'attends à voir quelque chose d'assez rare, avec un travail important au niveau de la forêt […] Je pense qu'on va être envoyé pour faire des traitements de lisière, du déforestage." Il en saura davantage lorsqu'il sera arrivé sur place.

Jean-Christophe Renard travaille tout au long de l'année comme chargé de projet pour Enedis. Son employeur a signé une convention avec le service départemental d'incendie et de secours de Haute-Marne (SDIS 52). Elle lui permet de bénéficier de quinze jours d'absence rémunérée pour se rendre utile en tant que pompier. Pour la mission de trois semaines qu'il entame bientôt au Canada, il devra compléter en piochant dans ses congés.

"Je me suis porté volontaire. J'étais agréablement surpris d'être retenu. Je vais représenter le SDIS 52 et la France au Canada. C'est une fierté", confie-t-il.

Je sais que ça va être un travail intense, mais très enrichissant pour la suite.

Jean-Christophe Renard

Son retour est prévu pour le 10 août. L'attente s'annonce longue pour sa compagne et ses trois enfants. "Ce n'est pas simple de partir trois semaines avec les enfants", nous explique-t-il. "Je remercie ma femme qui m'a aidé à prendre cette décision, qu'on ne prend pas tout seul."

Jean-Christophe Renard s'est toujours mis au service des autres, il a rejoint les pompiers dès 2001 en tant que volontaire, d'abord au centre de secours de Chevillon, puis à Joinville. "Il est très impliqué dans le feu de forêt, notamment dans les stages. Il est dans le centre de secours qui accueille les stages départementaux", détaille Florian Roy, le chef d'état-major du SDIS 52.

Le natif de Saint-Dizier a un temps envisagé d'être pompier professionnel, mais sa carrière s'est finalement dessinée différemment, en rejoignant Enedis. "J'ai trouvé un mode de vie qui me convient très bien", nous dit-il.

Des incendies d'une ampleur inédite

Plus de dix millions d'hectares ont déjà brûlé cette année au Canada, un total bien supérieur à tout ce que le pays a déjà connu, dépassant les projections les plus pessimistes des scientifiques.

Ces chiffres devraient encore s'aggraver puisque 906 feux étaient actifs samedi 15 juillet dans le pays, dont 570 considérés hors de contrôle, selon les chiffres nationaux du Centre interservices des feux de forêt du Canada (CIFFC). Et les autorités sont contraintes d'en laisser brûler la majorité. L'ampleur des brasiers, leur multitude et la difficulté d'accès dépassant les capacités des pompiers canadiens et internationaux, présents en nombre.

Au total, les forêts brûlées en six mois et demi seulement représentent une superficie proche de celle du Portugal ou équivalente à celle de l'Islande. Le précédent record absolu en la matière datait de 1989 avec 7,3 millions d'hectares, selon le CIFFC.

C'est principalement la forêt boréale qui part en fumée, loin des zones habitées. Mais avec de lourdes conséquences pour l'environnement. Cet anneau de verdure qui encercle l'Arctique - au Canada donc, mais aussi en Alaska, en Sibérie et dans le nord de l'Europe - est en effet vital pour l'avenir de la planète.

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