Quatrième cambriolage en huit ans dans cette épicerie rurale : "on a qu'une peur, c'est qu'elle ferme"

L'épicerie du petit village de Bussières-lès-Belmont, dans le sud de la Haute-Marne, a subi son quatrième cambriolage en huit ans. L'équipe du magasin est aujourd'hui partagée entre découragement et soutien des habitués du magasin

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"Est-ce-que c'est bien ouvert ?" Rassurée par les vendeuses, la cliente emprunte une petite porte, sur le côté du magasin, pour aller acheter une baguette au comptoir. L'entrée habituelle de l'épicerie Vival de Bussières-lès-Belmont reste barricadée derrière des palettes de bois et ce qu'il reste du rideau de fer. Le résultat du cambriolage qui a réveillé Jennifer Detey dans la nuit de samedi à dimanche.

"Mon patron m'a appelé à 3 h 47 du matin pour me dire que le magasin avait été cambriolé et qu'il fallait que je vienne, raconte la vendeuse. Quand je suis arrivée, les gendarmes étaient déjà là. On est rentré avec eux pour constater ce qui manquait. Les cambrioleurs avaient pris du tabac, de l'alcool, du gel douche et puis des fleurs, des roses qui étaient posées sur le comptoir."

Il est encore trop tôt pour connaître l'ampleur du vol, mais le dégât sur le moral, lui, est déjà bien sensible. "Je n'ai pas dormi de la nuit après le cambriolage. On a vu les caméras de vidéo-surveillance, on a vu comment les trois voleurs s'y étaient pris... C'est très choquant."

Le quatrième cambriolage en 8 ans

Un cambriolage d'autant plus choquant qu'il n'est pas le premier. Jean-Baptiste Barthod a repris l'épicerie du village de Bussières-lès-Belmont il y a dix ans. C'est déjà la quatrième fois qu'il est réveillé en pleine nuit pour un cambriolage. "La première fois, c'était en 2015, avec une voiture bélier. Nous avons installé des poteaux devant l'entrée pour éviter que ça se reproduise, mais un autre cambriolage a eu lieu 6 semaines après. Cette fois, ils ont découpé le rideau de fer." En 2016, un troisième vol avec effraction avait eu lieu et une nouvelle fois, le propriétaire avait dû payer les réparations.

"Il faut compter entre 20.000 et 30.000 euros pour réparer le rideau et la vitrine à chaque fois. Sans compter les investissements que j'ai dû faire pour la vidéo-surveillance, un cracheur de fumée, des sabots de sécurité pour déclencher l'alarme plus rapidement. Il y a un coffre-fort aussi. C'est beaucoup d'investissements qui se chiffrent là aussi en dizaines de milliers d'euros."

Jean-Baptiste Barthod a repris ce magasin de village à l'âge de 19 ans. Après dix ans d'efforts et des investissements coûteux, cette nouvelle attaque contre son commerce est un choc très violent.  "Je suis complètement dégoûté de travailler. J'en ai ras-le-bol. C'est déjà pas évident de faire vivre un petit commerce dans un petit village comme ça, alors là... Avec ce nouveau cambriolage, les conséquences financières vont être énormes, je ne sais plus quoi faire."

Un petit commerce indispensable

Chaque client qui pénètre dans le magasin s'inquiète du moral du propriétaire et des vendeuses. Sur les réseaux sociaux, l'équipe de l'épicerie a reçu des dizaines de messages de soutien et d'encouragements. 

Des paroles chaleureuses dont les vendeuses ont bien besoin. "On est un peu anéantis, explique Karine Gardiennet. Il y a beaucoup de découragement. C'est difficile de se lancer comme ça dans un petit village alors quand on voit tout ce travail gâché par des cambrioleurs, c'est difficile." Depuis plusieurs années, le magasin a organisé des tournées de pain dans huit villages alentour, des livraisons au domicile des clients les plus isolés, autant de services indispensables dans un village comme Bussières-lès-Belmont.

Un couple de retraités, habitué du magasin, est venu remonter le moral des vendeuses en même temps qu'il fait ses courses. "On vient tous les jours ou presque. À part la viande, on trouve tout ce qu'il nous faut ici. Et puis il y a une question d'amitié aussi. Le gérant, les vendeuses, tout le monde est impeccable ici". Quand il a appris pour le cambriolage, M. Peigney n'a pas pu avaler une miette de son repas. Son épouse, native du village, elle aussi, a été très touchée. 

Ce magasin, on l'aime parce que tout le monde est sympathique ici. C'est vraiment capital d'avoir ce magasin qui est bien achalandé. On a qu'une peur, c'est qu'il ferme

M. et Mme Peigney, habitués de l'épicerie

Hormis Chalindrey à 12 kilomètres et Fayl-Billot à 7 kilomètres, l'épicerie de Bussières-lès-Belmont est le seul magasin alimentaire du secteur. Les habitués du magasin espèrent donc que, malgré ce quatrième cambriolage en huit ans, l'épicerie continuera à donner vie à ce petit village de 450 habitants.

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