"On n'avait pas besoin de ça" : les exploitants agricoles inquiets pour leurs récoltes après le passage d'un violent orage

Après le violent épisode orageux dans la nuit de samedi 29 à dimanche 30 juin qui a touché la Haute-Marne, les exploitants agricoles s'inquiètent du sort de leurs récoltes. Les cultures vont devoir être décalées ce qui risque d'impacter l'hiver prochain. Une réunion doit avoir lieu pour faire un point sur la situation climatique et les possibles aides financières.

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Des agriculteurs inquiets. La Haute-Marne a été touchée par un violent orage le week-end du 29 et du 30 juin 2024. Inondations, rafales de vent, grêlons... De fortes montées des eaux ont été observées dans plusieurs communes du département. Les agriculteurs du coin n'ont pas été épargnés.

Un foin de moins bonne qualité

Dans le sud-est du département, à la frontière entre la Haute-Saône et les Vosges, où le cumul de pluie atteint 120 ml depuis le 1er juillet, la récolte du foin avait à peine commencé."C'était déjà très humide", commente Sandrine Brauen, exploitante à Fresnoy-en-Bassigny. En temps normal, son foin est récolté mi-juin, grand maximum fin juin, "mais là, ça ne sera pas avant août", déclare-t-elle, inquiète. Franck Boitteux, agriculteur à Mouilleron s'inquiète : "En 2016, on avait subi de fortes pluies, mais elles s’étaient arrêtées fin juin. Tandis que là, on va arriver au 14 juillet et il n'y a rien de fait, ni forage, ni moisson".

"Seulement 10% des foins ont été faits [avant l'orage]. Il sera forcément de moins bonne qualité. Ça va impacter tout l'hiver prochain, car c'est celui qui est donné aux bêtes", précise-t-elle. Heureusement, l'exploitante avait concocté un stock, "mais il ne sera pas suffisant".

Des conséquences financières

Forcément, les conséquences de ces orages sont surtout financières. "Ça aurait pu être pire, toucher nos maisons, des vies humaines, mais ça va tout de même toucher notre quotidien dans les mois à venir", souligne Sandrine Brauen. Elle continue : "Avant l’orage, on était un peu inquiet, mais là le moral est en berne. C'est le revenu de l’année qu’on est censé faire là. Financièrement ça va être difficile, pour certains".

Avant l’orage, on était un peu inquiet, mais là le moral est en berne

Sandrine Brauen, exploitante à Fresnoy-en-Bassigny

En 30 ans de métier, l'exploitante dit n'avoir "jamais vu ça". "Cette année, la pluie est très tardive et en grande quantité. On nous disait qu’il allait faire sec, mais finalement, pas tant que ça pour l'instant". "La tempête a tout mis à plat et le moral avec", réagit Franck Boitteux.

"On est à quelques jours de la moisson, on n'avait pas besoin de ça", déplore Loïc Bontus exploitant à Échenay, dans le nord du département. En plus des fortes rafales de vent, sa commune a été inondée. Lui rajoutant des tâches qui n'étaient pas prévues. "On doit enlever la boue, nettoyer les maisons... On perd du temps", se lamente-t-il.

Un comité pour faire le point sur la situation

Alors, les exploitants tentent de s’adapter, "mais ce n'est pas évident. Faire d’autres cultures mais faire quoi ?", s'interroge Sandrine Brauen.

Un comité de l'agriculture devrait réunir, cet été, tous les partenaires (MSA, coopératives, banques et assurances) du département pour faire un point sur la situation climatique. Des aides comme des reports d'échéance ou des paiements décalés devraient être mises en place pour alléger le coût les exploitants agricoles.

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