Nicolas Bauer, 22 ans, est en fauteuil depuis sa naissance. Pour être plus autonome, il rêve d’une voiture aménagée qui se conduit sans les jambes. Son coût : plus de 45 000 euros. L’appel aux dons est lancé.
Nicolas Bauer se voit déjà au volant de cette Mercedes Vito. Le véhicule a moins de 3000 kilomètres au compteur. Mais surtout, il est entièrement aménagé pour les personnes à mobilité réduite.
« Grâce à une rampe d’accès, je peux monter dans le véhicule avec mon fauteuil, explique le jeune homme, né sans l’usage de ses jambes. J’ai juste à actionner la plateforme avec une télécommande. Ensuite, je passe de mon fauteuil au siège conducteur, qui pivote, et je suis prêt à conduire. Tout se fait au niveau des mains. Avec la main droite, je peux freiner ou accélérer. Avec la main gauche, je peux contrôler les phares, les essuie-glaces, le klaxon. »
Seul problème : le véhicule vaut plus de 45 000 euros. Un montant que Nicolas et sa famille ne peuvent pas financer. Ils ont donc fait appel à la solidarité en lançant une cagnotte en ligne.
« Si je le fais, c’est parce que c’est une nécessité »
« Je ne suis pas quelqu’un qui aime réclamer de l’argent, confie Nicolas Bauer. Si je le fais, c’est parce que c’est vraiment une nécessité. Je veux pouvoir faire mes études et exercer mon futur métier dans les mêmes conditions que tout le monde, sans dépendre des gens autour de moi. »
Le jeune homme de 22 ans rêve de devenir architecte. Originaire de Foulain, en Haute-Marne, il a intégré l’an passé l'école d’architecture de Nancy. « Entre les cours et les stages, j’ai de plus en plus besoin de me déplacer, raconte-il. Et puis en architecture, on transporte souvent du matériel et des maquettes. Généralement, j’ai plusieurs sacs-à-dos et un grand carton sur mes genoux. Ce n’est donc pas simple de prendre les transports en commun, surtout quand il y a du monde et que l’espace PMR est pris. Parfois, je réserve une navette pour me déplacer, mais avec mon propre véhicule, tout serait plus simple. »
Des dépenses liées au handicap qui s’accumulent
Nicolas Bauer est né avec une malformation de la moelle épinière. « Le terme médical, c’est spina-bifida, explique-il. Je n’ai pas la commande de mes jambes, et j’ai aussi d’autres complications au niveau digestif et intestinal. Certains ont même des pathologies neurologiques, mais ce n’est pas le cas chez moi. Je m’habille tout seul, je me lave tout seul, je mange tout seul. Ce qu’il me manque, c’est l’autonomie dans le déplacement. Je veux pouvoir sortir de chez moi sans dépendre des autres. »
« Quand on nait avec un handicap, la vie coûte beaucoup plus cher, atteste Laurence Bauer, la mère de Nicolas. Rien que ses chaussures orthopédiques, c’est 700 euros. Et pour remplacer l’une des roues motorisées de son fauteuil, on nous fait un devis à plus de 8000 euros ! Alors débourser encore 45 000 euros pour la voiture, on ne peut pas. »
De plus, le statut de Nicolas Bauer ne rentre pas vraiment dans les cases. « Comme il est étudiant, il n’a pas le droit aux aides allouées aux travailleurs, indique sa mère. Seule la MDPH, la Maison Départementale des Personnes Handicapées, devrait nous apporter une aide financière pour l’achat du véhicule. Le dossier est en cours, mais le montant sera inférieur à 10 000 euros, soit moins d’un quart du prix total. »
Grâce à la compréhension du gérant, le véhicule attendra patiemment au garage Lavallée de Chalindrey.
Garder espoir malgré tout
Trois semaines après son lancement, la cagnotte n’a pas encore dépassé les 2000 euros récoltés. Mais Nicolas et sa famille gardent espoir. « Rien que de voir mon fils au volant, c’est une grande victoire, affirme avec émotion Laurence Bauer. Maintenant, on croise les doigts pour que l’achat de la voiture puisse se faire rapidement. Certes, il y a le handicap. Mais Nicolas est avant tout un jeune homme de 22 ans, étudiant, qui rêve d’une vie d’adulte indépendant. »
Le lien vers la cagnotte : https://www.leetchi.com/fr/c/un-vehicule-pour-nicolas