Luc Chatel qualifie de "spectacle affligeant" dans la bataille qui oppose Jean-François Copé à François Fillon à la présidence de l'UMP.
"Je trouve ce spectacle affligeant. Il est temps de passer à une autre séquence. C'est-à-dire, la proclamation des résultats après recomptage et le rassemblement."
Voir l'interview intégrale de Luc Chatel (8'58)
Copé n'acceptera jamais de se "faire voler sa victoire"
Le président proclamé de l'UMP, Jean-François Copé, a affirmé vendredi qu'il était "d'une bonne volonté réelle", notamment vis-à-vis de la médiation d'Alain Juppé, mais qu'il n'accepterait jamais de se "faire voler sa victoire". "Je suis d'une bonne volonté réelle, j'ai accepté" la médiation du maire de Bordeaux "par ouverture, pour que la situation bouge", mais "je n'accepterai jamais qu'on truande un vote", qu'on "me vole ma victoire", a-t-il déclaré devant quelques journalistes.C'est pourquoi "il est hors de question" de "céder du terrain" aux fillonistes, qui refusent, selon M. Copé, "le respect des statuts" et font "une démarche désespérée" en ne reconnaissant pas la légitimité de "la commission nationale des recours", saisie par le député-maire de Meaux jeudi midi.
Cette commission, au verdict de laquelle M. Copé se pliera, réexaminera à partir de dimanche les éventuelles "irrégularités" du scrutin. Elle a sept jours à compter de la saisine pour statuer, donc jusqu'à jeudi 29 novembre. "Tout montre que je suis élu", a répété M. Copé, en évoquant à nouveau des cas de "fraude massive", notamment dans certains bureaux de vote des Alpes-Maritimes.
S'il a accepté la proposition de M. Juppé d'une rencontre à trois avec François Fillon -elle aura lieu "dimanche à 19H00"-, il lui a dit par téléphone qu'il n'acceptait pas sa demande de retrait des membres pro-Copé et pro-Fillon de la Commission des recours. "Une demande pas valide car juridiquement, ce n'est pas possible", a-t-il expliqué, en rappelant que les statuts avaient été créés par M. Juppé lui-même, en 2002.
Le maire de Bordeaux "vérifiera les conditions de transparence de la commission", a ajouté M. Copé, en regrettant qu'il "pose son ultimatum tous les jours quand même". M. Juppé, resté neutre pendant la campagne, est-il en faveur de l'un ou de l'autre, selon lui? "Il n'a rien reproché à François Fillon, alors qu'il a exprimé de très nombreux désaccords à mon égard et même dit assez clairement que j'avais passé la ligne jaune", a-t-il lâché.
M. Copé, qui a eu Nicolas Sarkozy au téléphone vendredi matin, pense que "certains" fillonistes qui le "détestent" veulent "créer un groupe" parlementaire distinct. Et s'ils quittent l'UMP? "Ils partent, ils partent", a-t-il dit en levant les bras au ciel, mais de nombreux députés fillonistes lui "ont clairement dit que non, ils ne partiraient pas".
La situation n'est pas pire, à ses yeux, que le terrible affrontement Chirac-Balladur au milieu des années 1990. "C'était pareil et ça avait même duré deux ans", a noté cet ancien "bébé-Chirac".
Cette guerre est "terrible pour l'image de l'UMP mais on va reconstruire, on va rabibocher", a-t-il estimé. S'il est confirmé président de l'UMP, il continuera "d'ouvrir grand les bras" aux fillonistes, a-t-il promis, en citant "Valérie Pécresse et François Baroin". "La vérité", c'est que "François Fillon est profondément mauvais perdant", a-t-il jugé. "Il pensait être élu à 80%" car "c'était un +homme d'Etat+ alors que moi, j'étais un nul, mes idées étaient droitières", a-t-il ajouté.