Des expositions immersives du grand musée parisien seront bientôt proposées au public à l'Espace Aragon de Saint-Dizier. Une démarche inédite en France, surnommée Muse, dont le premier opus est prévu en juin sur le thème de la citée disparue de Pompéi.
Ce sera à coup sûr un des événements culturels majeurs de l'année en Haute-Marne et une grande première en France. En juin prochain, Saint-Dizier accueillera une exposition conçue et programmée pour le Grand Palais de Paris. Une exposition immersive consacrée à la cité antique de Pompéi, déjà présentée au Grand Palais à l'été et l'automne 2020.
"Grâce à la création d'un événement numérique immersif, le projet d'exposition Pompéi a choisi d'adhérer à un langage direct destiné à tous ceux qui souhaitent élargir leurs connaissances du site", expliquait alors le Professeur Massimo Osanna, directeur général du Parc archéologique de Pompéi et commissaire de l'exposition."
"Des projections multimédias et virtuelles de haute qualité ont été créées grâce à l'étroite collaboration entre le monde de l'archéologie et de la recherche, soutenue par le Parc Archéologique de Pompéi et celui de l'innovation technologique [...]. En déambulant dans ses rues et en pénétrant dans les Domus, le visiteur pourra participer pleinement à la double vie de Pompéi, celle de la cité ensevelie par l'éruption catastrophique de 79 après J.-C. et celle de sa redécouverte."
Une nouvelle façon de "Révéler Saint-Dizier"
Cette exposition innovante invite donc les spectateurs à déambuler virtuellement dans les rues antiques de Pompéi. Pour s'y rendre, il suffira aux Bragards de franchir les portes de la salle des Fêtes Louis Aragon. Le site a été retenu suite à l'opération Révéler Saint-Dizier menée par la municipalité.
Une quinzaine de sites disséminés dans la ville avait alors fait l'objet d'appels à projets de particuliers, d'entreprises ou d'institutions en tous genres, désireux de s'implanter et de faire revivre ces lieux désaffectés. Un appel qui a rencontré la volonté du Grand Palais de Paris de quitter sa célèbre verrière pour emmener ses expositions au contact d'autres publics.
"Dans Révéler Saint-Dizier, rappelait le maire Quentin Brière en conseil municipal en décembre 2021, il y avait un volet pour mobiliser les porteurs de projets locaux, il y en avait aussi un deuxième, celui d'attirer des investisseurs, des exploitants, des grands acteurs nationaux, culturels ou autres, pour qu'ils s'intéressent à notre ville. Une des premières briques qui tombent, c'est ce Grand Palais immersif. Le Grand Palais a décidé de s'ouvrir à nos territoires, à nos villes moyennes, par le biais du digitale. La première expérience proposée sera de plonger dans le monde de Pompéi, imaginez pour les scolaires, pour les enfants, pour les familles..."
Parce que les équipes du Grand Palais sont venues à Saint-Dizier, parce qu'ils ont vu ce dont on était capables et le potentiel de cette ville. Voilà pourquoi le premier Grand Palais immersif de France s'ouvrira chez nous à Saint-Dizier, salle Aragon.
Quentin BrièreMaire de Saint-Dizier
Une seconde vie pour la salle Aragon
Le projet vise donc, dans les prochains mois, à proposer dans la salle Aragon un espace d'exposition digital de 250 m2. Des espaces de médiation culturelle sont également à prévoir afin d'accueillir les scolaires et les familles pour des ateliers culturels ainsi qu'une salle d'exposition permanente de découverte de l'art.
Ce projet promet ainsi de redonner une seconde vie à la salle Aragon, longtemps menacée de destruction, en lui donnant même, d'après le maire de Saint-Dizier, une vraie visibilité nationale : "je suis fier de dire qu'avec ce projet on va de nouveau cranter Saint-Dizier parmi les villes du Grand Est où il y a une offre culturelle de qualité. Les premières projections envisagent une fréquentation de 40.000 visiteurs par an. C'est ambitieux, peut-être trop mais ça va créer un flux très fort vers notre territoire."
La première exposition prévue en juin sur Pompéi devrait être suivie dans les prochaines années par d'autres. La municipalité parle à terme d'une à deux expositions par an, à sélectionner dans le catalogue des expositions numériques mobiles déjà produites par le Grand Palais comme par exemple sur la Joconde.
Cette nouvelle proposition culturelle alléchante pourrait en tout cas rapidement trouver son public dans la cité qui a fait de l'archéologie une de ses spécialités. L'association ArchéOlonna organisera ainsi du 30 mars au 3 avril sa deuxième édition des Printemps de l'archéologie.