Nous sommes en pleine guerre. Berlin souffre, Berlin a faim mais Berlin continue aussi à s’amuser. Même les touristes n’ont pas déserté la capitale allemande épargnée par les combats. Les plus fortunés peuvent continuer à sortir au théâtre, au cabaret, et même au cinéma. Les comédies font oublier quelques instants la lourdeur du quotidien mais c’est un film bien particulier que les Berlinois peuvent découvrir sur grand écran en cette année 1917. Son titre : es werde Licht, ("et la lumière fut")
Es werde Licht, est tout simplement le premier film d’éducation sexuelle projeté en Allemagne et cette production ne doit rien au hasard : à cause de la guerre, nombre d’hommes et de femmes vivent séparés et pendant une période beaucoup plus longue que prévue. Conséquence : des relations illégitimes se multiplient et avec elles les maladies vénériennes. Souvent amenée par des soldats en permission, la syphilis est notamment largement répandue dans Berlin.
Les services de l’Etat mettent en garde les femmes contre l’adultère et les exhortent à la fidélité. Des brochures de vulgarisation déconseillent, surtout à la population féminine, la consommation exagérée d’alcool, considérée, comme on peut y lire, le « bouillon de culture de l’immoralité ». Ou encore : une femme de combattant qui succombe à la tentation se rend coupable de prostitution secrète.
Es werde Licht, sera réalisé en 4 épisodes. Deux seront diffusés en 1917 et 2 en 1918. L’objectif de la production sera bien de mettre en garde contre les relations sexuelles non protégées, les conséquences des maladies vénériennes mais aussi les méthodes de traitement d’urgence. L’histoire ne dit pas si le film aura fait beaucoup d’entrées.
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