Au 15 rue de Choiseul à Paris, un mur témoigne discrètement des bombardements aériens subis par la ville le 30 janvier 1918. Cette nuit-là, la capitale découvrait le pouvoir de destruction des bombardiers stratégiques allemands : les Gothas.
Dès août 1914, Paris subit des bombardements. Mais les dégâts des avions monoplans et des Zeppelins restent limités. Il faut attendre 1917 pour que des bombardiers lourds fassent leur apparition. Les Gothas sont des avions de 12 mètres de long, armés de trois mitrailleuses, pouvant transporter plusieurs centaines de kilos de bombes. Dans la nuit du 30 janvier 1918, 30 d'entre eux partent en mission sur Paris. En l'espace de 20 mn, ils larguent 250 torpilles et font 63 morts, presque deux fois plus que pendant les trois années précédentes...
Pendant huit mois, Paris vit avec la peur des Gothas. A chaque alerte, la population se réfugie dans les abris. Les caves et le métro deviennent un lieu de cohabitation. On y croise parfois des agents d'assurance qui proposent des contrats contre les risques des bombardements aériens ! Pour éviter les bris de glace, des rubans adhésifs sont posés sur les vitrines. Certains magasins y trouvent matière à des décorations d'un nouveau genre...
Trente-trois raids de Gothas ont lieu entre janvier et septembre 1918. Ils mobilisent à chaque fois plusieurs appareils. Si certains sont abattus, les autres parviennent à larguer leurs bombes. 787 personnes sont tuées. Un résultat modeste en comparaison des dégâts causés à Paris par l'artillerie. Ces bombardements marquaient pourtant l'entrée dans une nouvelle ère : celle des bombardements stratégiques qui allaient marquer la deuxième guerre mondiale.
Toute la collection des 670 vidéos Histoires 14-18