La place du Tertre. Un lieu qui évoque l'âge d'or des peintres de Montmartre. En 1914, un enfant de la Butte est mobilisé. Il s'appelle Raymond-André Paillette et qui va raconter sa guerre en dessins, croquis et aquarelles, pendant 1564 jours.
Raymond André Paillette habite, rue Lepic, lorsque la guerre éclate. Passionné de peinture, il fréquente les milieux artistiques et intellectuels qui se retrouvent au Moulin de la Galette.
Mobilisé le 1er août 1914, il rejoint un bataillon de chasseurs à pieds, emportant dans ses affaires de quoi dessiner et peindre.
Dès le premier jour, il entame la rédaction d'un carnet sans se douter qu'il va en rédiger onze !
Source archives :
- Collection privée François Jouas-Poutrel
- BNF Gallica
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©France 3
Le parcours qu'il y décrit est celui d'un survivant. En 1915, il est en Champagne, en 1916 à Verdun puis dans la Somme. Au Chemin des Dames ensuite et enfin dans l'Oise en juin 1918.
Sur ces champs de bataille, il manque d'être enseveli. S'échappe de justesse après avoir été fait prisonnier. L'écriture et le dessin lui permettent d'échapper à la violence omniprésente...
Une grande lassitude se fait cependant sentir après 1916.
Le 11 novembre 1918, Raymond André Paillette écrit dans son carnet : « un homme faisant dix ans de bagne est plus heureux que celui qui a connu une telle épreuve ». Il s'en sort marqué à jamais, un éclat d'obus logé dans la tête.
Celui que sa hiérarchie trouvait « trop artiste » et « pas assez militaire » recevra la Croix de guerre avec quatre citations.
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