Sauvetage de vignes en pleine nuit, de dimanche à lundi, à Mittelwihr dans le Bas-Rhin. Les viticulteurs étaient en alerte depuis quarante-huit heures quand ils sont passés à l'offensive contre les assauts du ciel avec... des ballots de paille. Ça n'a l'air de rien, mais ça sauve une récolte.
L'enjeu était de taille cette nuit du dimanche au lundi 6 mai: empêcher une fine pellicule de gel de se former à la surface des baies. Cela peut surprendre, mais ce n'est pas le gel lui-même qui peut détruire les raisins, lors de cette vague de froid en Alsace, c'est l'effet loupe qu'il provoque sur les baies, au lever du jour, quand apparaissent les premiers rayons du soleil.
Pour les vignerons, l'instant peut carrément s'avérer fatal pour la récolte et les revenus de l'année.
Pour contrer cet effet loupe, à 4 heures du matin dans la nuit de ce dimanche 5 mai au lundi 6, les viticulteurs ont allumé des ballots de paille dans leurs vignes, car la température est passé sous les zéro degré. Objectif: créer un écran de fumée pour réchauffer le sol et surtout protéger les bourgeons des rayons du soleil levant qui fait loupe sur les cristaux de glace formés par la gelée. Une initiative du syndicat viticole de Mittelwihr.
A Mittelwihr, les viticulteurs ont allumé cette nuit à 4h du matin des ballots de paille dans leurs vignes car la température est passée sous zéro degré.
De gros ballots de paille embrasés dans la nuit du dimanche au lundi 6 mai 2019 en Alsace. Leurs collègues de Beblenheim ont fait pareil, à l'initiative de leur syndicat. A une quarantaine, ils ont agi sur 100 hectares de vignes. L'enjeu: empêcher une fine pellicule de gel de se former à la surface des baies.
Depuis la nuit de samedi à dimanche, les viticulteurs étaient en alerte . Ils avaient préparé leur action collective dès le début du week-end, en répartissant d'énormes bottes de pailles dans leurs parcelles.
Coût de l'opération, 60 à 70 euros par hectare, pour 150 hectares traités en tout par une quarantaine de viticulteurs. Mais l'enjeu en vaut la chandelle car l'année dernière, les vignerons du secteur ont perdu un cinquième de leur récolte.
Les arboriculteurs aussi
Les arboriculteurs ont eux aussi protégé leurs vergers. A Bennwihr ou Sigolsheim dans le Haut-Rhin, par exemple.
Certains arboriculteurs ont irrigué leurs arbres, d’autres sont passés avec un tracteur dans le verger pour diffuser de la fumée, d’autres encore ont installé des bougies aux pieds des arbres. L’opération sera renouvelée par les viticulteurs et les arboriculteurs, tant que les risques de gel perdureront en ce début mai 2019.