La direction de PSA avait tablé sur la création d'environ 250 emplois à Mulhouse
PSA BMW : le divorce et les réactions
Le projet d'entreprise commune entre BMW et PSA Peugeot Citroën ne verra pas le jour. Le constructeur allemand vient d'annoncer qu'il se retire du projet . Analyse et réactions avec Dominique Siedlazeck à Mulhouse
Le constructeur automobile allemand BMW a mis fin à la coentreprise qui le liait
au français PSA Peugeot Citroën dans le domaine des véhicules hybrides, a indiqué dimanche une source du dossier à l'AFP. "BMW a dénoncé le contrat avec PSA suite à son rapprochement avec General Motors", selon cette source.
Ni PSA ni BMW n'étaient joignable dimanche. L'allemand avait reconnu le mois dernier vouloir rediscuter de cette coentreprise avec PSA en raison de l'alliance conclue entre ce dernier et le constructeur automobile américain.
"L'alliance entre PSA et GM a changé les conditions de la coentreprise", avait alors déclaré à l'AFP une porte-parole de BMW, soulignant que la discussion "pourrait aboutir à un changement de l'actionnariat" dans BPCE, détenue actuellement à parts égales, sans donner plus de détails.
Un porte-parole de PSA avait, lui, déclaré à l'AFP que "PSA et BMW analysaient les implications de l'alliance avec GM dans le cadre de la coentreprise BPCE", sans plus de précisions.
PSA et BMW, qui travaillent ensemble depuis des années dans le domaine des moteurs à essence, avaient annoncé en février 2011 l'extension de leur coopération dans les technologies hybrides.
Ils ont investi 100 millions dans cette société commune, installée à Munich, dans le sud de l'Allemagne et à Mulhouse, dans le Haut-Rhin.
BMW se serait inquiété de la mauvaise santé financière du premier constructeur automobile français et il aurait été désagréablement surpris par son rapprochement avec l'Américain General Motors, annoncé en début d'année.
Il s'est tourné du coup vers son autre partenaire, Toyota, avec qui il vient d'annoncer
le renforcement de leur coopération dans les nouvelles technologies.
AFP Eco
Dépêche AFP
PSA Peugeot Citroën convoque un premier CCE le 12 juillet (officiel)
PSA Peugeot Citroën a convoqué un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire le 12 juillet pour informer les représentants syndicaux de "la situation économique du groupe" et des mesures à prendre pour redresser la barre, selon une copie de la convocation que s'est procurée l'AFP.
L'ordre du jour, qui tient en une phrase, porte sur une "réunion en vue de la remise de ocuments portant sur la situation économique du groupe et les mesures contribuant à son redressement".
Ce CCE se tiendra précisément le 12 juillet à 08h00 au siège à Paris.
Il servira à préparer un deuxième CCE qui se tiendra le 25 juillet, selon des informations obtenues par l'AFP d'une source proche du dossier. Le constructeur automobile français doit par ailleurs présenter ses résultats semestriels le 25 juillet, dont les analystes financiers pensent qu'ils seront mauvais.
PSA a réuni la semaine dernière un comité de groupe au cours duquel il avait annoncé la tenue d'un CCE extraordinaire avant la fin du mois de juillet. Son directeur industriel Denis Martin n'avait alors pas exclu la fermeture du site d'Aulnay -qui est l'un des plus gros employeurs de Seine-Saint-Denis avec 3.000 CDI et 300 intérimaires-faisant valoir que "c'est dans le cadre d'une instance comme le CCE qu'une décision comme celle-ci peut être prise". Aulnay fabrique la petite Citroën C3.
Il avait aussi prévenu que le groupe pourrait aussi prendre des mesures concernant
son site de Rennes, ses équipes de recherche et développement et son personnel
hors production.
AFP Eco le 02/07/2012 13:08:12
Dépêche AFP
Les syndicats de PSA Mulhouse consternés par la fin probable du projet avec BMW
Les syndicats de l'usine PSA de Mulhouse (Haut-Rhin) ont fait part lundi de leur consternation face à la fin probable de la coentreprise qui liait PSA au constructeur allemand BMW dans les véhicules hybrides, un projet qui devait créer environ 250 emplois.
"C'est un grand gâchis, on avait enfin à nouveau une perspective d'embauches", a réagi Patrick Schorr, secrétaire de la section FO, tandis que son homologue de la CFE-CGC, Michel Ségura, évoquait "une occasion manquée de créer de l'emploi et de réoccuper des surfaces vides".
"Cela confirme qu'on est dans un Monopoly de l'industrie automobile où la question de l'emploi ne compte pas", a renchéri Julien Wostyn, délégué CGT, qui avait "toujours considéré l'annonce comme un simple effet de manche".
Cette coentreprise avait suscité des espoirs avec "la possibilité de mutations (de salariés de PSA) et d'embauches extérieures", a souligné Robert Calvet, délégué CFDT. "Visiblement, tout cela ne se fera pas", a-t-il regretté.
La direction de PSA avait tablé sur la création d'environ 250 emplois à Mulhouse pour la fabrication de moteurs électriques, packs batterie et composants de véhicules hybrides, lors de l'annonce du projet l'an dernier. Mais une source proche du dossier a affirmé dimanche à l'AFP que BMW avait mis fin à la coentreprise.
Les syndicats ont demandé aux dirigeants du groupe de s'expliquer rapidement, déplorant que les salariés ne soient informés que par la presse. Selon M. Ségura, l'éventuel abandon du projet ne compromet toutefois pas l'avenir du site de Mulhouse.
"Ce qui est important pour le site, c'est la réussite de la Peugeot 208, un modèle en phase de lancement, et l'atout de la position charnière" de Mulhouse dans le nouvel ensemble industriel qui se dessine avec General Motors et sa filiale Opel, a-t-il estimé.