Les prix pratiqués à la pompe dans ces deux départements sont visés par une étude d'association de consommateurs.
L'étude a été menée par l'association Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV) via le relevé de 9643 prix au mois de mars et juin 2012. Les plus gros écarts sont noté entre la Charente et Paris, avec près de 15 centimes de différence. Les Ardennes et la Haute-Marne font partie des 20 départements les plus chers de France sur le gazole.
Essence : le litre au prix fort par France3-Champagne-Ardenne
Et le toujours très pratique site comparatif des stations-services, mis en place par le gouvernement :
http://www.prix-carburants.economie.gouv.fr/index.php
Prix du carburant et densité de population
Globalement, les prix du carburant sont plus élevés dans les départements ruraux peu denses, à l'instar de la Haute-Marne et des Ardennes. Le nombre de station service s’ajuste sur la faiblesse de la population. "Il est alors possible que la faible densité géographique du réseau de station service induisent une trop faible concurrence sur les zones de chalandises pertinentes", souligne l'analyse mené par CLCV. Qui plus est, depuis 30 ans, la densité du réseau français de station service est en chute libre. Ce qui a pu entraîner "des phénomènes monopolistiques locaux qui poussent le prix à la hausse", poursuit-elle.
Type d'enseigne
La ruralité n'explique pas tout. Il y a également d'importantes disparités en fonction des enseignes :
"Il y a d’un coté les enseignes de la grande distribution (Leclerc, Intermarché, Système U, Carrefour) et les discounters de groupes pétroliers (comme Esso express, Elf) qui proposent les prix les moins élevés. D’une autre coté, les enseignes de groupe pétroliers (Total, BP, AVIA) qui proposent des tarifs bien plus élevés (8 à 10 cts au litre de plus que les autres environ).
"L’explication donnée par ces groupes est que ces points de ventes sont situés sur des endroits naturellement plus chers (autoroute, centre ville) et qu’il existe des formules d’abonnements." Ainsi, plus il y a de carte GR (Grands Routiers) parmi la clientèle d'une station-service, plus le distributeur ferait monter les prix.
CLCV émet aussi l'hypothèse que "l’implantation plus ou moins importante des enseignes de la grande distribution tirerait les prix vers le bas". Or la grande distribution est moins présente en zone rurale…
Qu'est-ce qui influence les prix ?
Décomposition des prix du carburant :
- Le cours du baril ("le plus important et le plus inflationniste"), où la parité euro/dollar joue un grand rôle (un euro fort fait baisser le prix à la pompe en France et vice versa)
- La marge de raffinage (entre 2 et 8 centimes par litre)
- La marge de distribution (entre 7 et 12 centimes par litre)
- L'ensemble des taxes, soit surtout la taxe intérieure de consommation (TICPE, ex-TIPP) et la TVA
A partir de ce schéma, CLCV appuie sur le fait que "le prix d’un litre de carburant ne devrait que très peu varier selon les territoires car les plus importants « étages » du prix sont fixés à un niveau mondial (prix du baril), européen (marge de raffinage) et national (la quasi-totalité des taxes). Il ne reste donc que deux facteurs qui influencent localement le prix : la part régionale de la taxe TICPE et la marge de distribution."
Or, depuis 2007, l'Etat permet aux régions de majorer cette TICPE au maximum de 2,5 centimes d'euros par litre, dans le cadre du financement de certains transferts de compétences. Un taux plafond exercé en Champagne-Ardenne, comme dans la plupart des régions françaises.
Le blocage des prix des carburants
Lors de sa campagne présidentielle victorieuse, le candidat François Hollande s'était engagé à bloquer temporairement et si nécessaire les prix du carburant durant l'été, une mesure inédite dans l'Hexagone depuis que le marché a été dérégulé dans les années 80. Un possible gel temporaire des prix des carburants est "toujours d'actualité" et le gouvernement n'exclut "en rien" de l'appliquer en cas de remontée des prix à la pompe, a déclaré mardi le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, devant les députés.
Quid des biocarburants en Europe ?
La croissance de la consommation européenne de biocarburants a nettement ralenti en 2011, à seulement 3% contre 40% trois ans plus tôt, et la situation est compliquée du côté des producteurs soumis à une forte concurrence étrangère, selon un rapport de référence publié mercredi.
Deux raisons principales à cela, selon EurObserv'ER: d'un côté, des objectifs européens pour 2020 (10% de carburant renouvelable) considérés comme moins difficiles à atteindre que ceux de 2010 (5,75%). De l'autre une concurrence étrangère féroce, avec le bioéthanol américain et brésilien et de plus en plus le biodiesel argentin, suspecté de subventions à l'export.
"La priorité des gouvernements de l'Union européenne n'est plus à une croissance rapide de la consommation des biocarburants", souligne EurObserv'ER. Ainsi, seuls six pays ont relevé leur taux d'incorporation l'an passé. Face aux craintes de déforestation et de mainmise sur les terres nourricières en cas d'essor massif des biocarburants, Bruxelles préfère désormais mettre en place des systèmes visant à vérifier que les carburants sont bien durables.