L'Alsace reste bien ancrée à droite

Sans surprise, la droite conserve 13 députés. Avec deux députés, la gauche progresse à Strasbourg

Sans surprise, la droite conserve 13 députés. La gauche obtient un siège de plus qu'en 2007, dans la 2e circonscription du Bas-Rhin.

Strasbourg se démarque et confirme ainsi la tendance du premier tour, et celle de l'élection présidentielle manquant de peu d'emporter un troisième siège, dans la 3e circonscription du Bas-Rhin. A noter également, un taux d'abstention supérieur à la moyenne nationale lors de ce second tour.

L'Alsace reste largement à droite, la gauche grappille un siège (AFP)
La droite reste très majoritaire en Alsace à l'issue des élections législatives de 2012, avec treize députés pour l'UMP et ses alliés, sur un total de quinze.  Le parti socialiste s'est néanmoins félicité d'avoir arraché dimanche un deuxième siège de député, dans l'agglomération de Strasbourg qui fait de plus en plus figure d'îlot rose dans une mer bleue.

Le socialiste Philippe Bies, adjoint au maire (PS) Roland Ries, a obtenu 52,25% des suffrages dans la circonscription de Strasbourg 2 (sud de la ville), contre 47,75% au député sortant UMP Jean-Philippe Maurer.  La seule autre circonscription alsacienne votant majoritairement à gauche, celle du centre de Strasbourg acquise au PS depuis 1997, a réélu très confortablement dimanche le sortant Armand Jung (61,61%).

Une écologiste investie par la gauche, Andrée Buchmann, a failli créer une autre surprise dans la 3e circonscription (nord de Strasbourg), où elle talonne le sortant UMP André Schneider, chichement réélu avec moins de 51% des voix.  La gauche a aussi progressé à Mulhouse, dans le sud de la région, même si elle n'a pas réussi à y emporter la mise.

La totalité des sièges du Haut-Rhin (6, contre 7 avant le redécoupage de 2010) sont une nouvelle fois allés à la droite. A Mulhouse-Habsheim (sud de la ville), la sortante UMP Arlette Grosskost l'a emporté sur le PS Pierre Freyburger avec un score relativement faible (55,76%). A Mulhouse Nord, la seule triangulaire s'est soldée par la réélection du candidat Nouveau Centre soutenu par l'ex-majorité présidentielle Francis Hillmeyer (44,11%, contre 32,56% à la candidate PS et 23,34% à celle du Front National Martine Binder.

Mais cette dernière avait réussi un score encore plus important au premier tour (25,19%).
 Le président du Conseil régional d'Alsace, l'ancien ministre UMP Philippe Richert, s'est félicité dimanche soir que son camp ait "bien résisté" et que l'Alsace se retrouve ainsi "complètement à contre-courant de tout le reste du pays".

La droite avait dû se contenter le 10 juin de deux victoires dès le premier tour dans le Bas-Rhin, contre six en 2007. Frédéric Reiss avait été réélu à Wissembourg (8e circonscription) et Laurent Furst élu à Molsheim (6e).  Dans la 4e circonscription, Strasbourg-Campagne (ouest de la ville) l'UMP Sophie Rohfritsch, à laquelle le député sortant Yves Bur avait choisi de laisser sa place, l'a emporté avec près des deux-tiers des voix (65,05%) face à la socialiste Nadine Soccio.

Dans la 5e (Sélestat), la victoire de l'UMP Antoine Herth a été encore plus écrasante (67,78%), face à un écologiste, tandis que deux autres circonscriptions voyaient des duels droite/droite.  Dans le Haut-Rhin, seul l'UMP Jean-Luc Reitzer avait réussi à se faire réélire dès le premier tour, dans la circonscription d'Altkirch.  En 2007, cinq des sept circonscriptions de ce département du sud de l'Alsace avaient choisi un représentant de la droite dès le premier tour. 

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La synthèse du premier tour

Le redécoupage de 2010 s'est traduit par la perte d'une des 16 circonscriptions de la région, dans le Haut-Rhin.  Le Front national, qui avait obtenu plus de 22% à la présidentielle, ne provoquera qu'une triangulaire, à Mulhouse-Nord. La candidate FN Martine Binder (25,19%) affrontera Francis Hillmeyer (36,99%, Nouveau centre investi par l'UMP) et la PS Malika Schmidlin-Ben M'barek (26,32%).

Jean-Luc Reitzer (UMP, Altkirch) et Frédéric Reiss (PR, Wissembourg) ont été réélus dès ce dimanche et accompagneront à l'Assemblée le nouveau député Laurent Furst (UMP, Molsheim).  L'UMP est en ballottage très favorable face aux candidats PS ou apparentés dans cinq circonscriptions (1re, 2e et 4e du Haut-Rhin, 4e et 5e du Bas-Rhin)
 La situation paraît plus incertaine à Mulhouse-Habsheim où Arlette Grosskost (UMP) a recueilli 39,89%, contre 33,80% au PS Pierre Freyburger, et à Strasbourg (3e, nord de l'agglomération) où l'écologiste soutenue par le PS Andrée Buchmann (36,71%) a fait presque jeu égal au premier tour avec l'UMP sortant André Schneider (38,04%).  Le second tour sera aussi marqué par des duels entre candidats UMP officiels et dissidents (7e et 9e du Bas-Rhin).

"Nous avons déjà trois élus, globalement nos candidats font de bons scores avec des ballottages plutôt favorables. J'ai bon espoir que nous puissions maintenir la position actuelle", a commenté le sénateur UMP André Reichardt, vice-président du Conseil régional.  La gauche devrait conserver facilement au second tour la seule circonscription qu'elle contrôle (1e de Strasbourg), le sortant Armand Jung ayant totalisé 41,89% des voix, loin devant l'UMP Anne Hulne (28,03%).

Une des surprises vient de la 2e de Strasbourg (sud de l'agglomération), où le socialiste Philippe Bies est arrivé en tête (37,62%) face au député UMP sortant Jean-Philippe Maurer (34,04%).  "C'est quand même pas mal. C'est vrai que c'est en milieu urbain, mais on va essayer d'aller au-delà. Il y a des scores en dehors de Strasbourg qui sont tout à fait encourageants", s'est félicité le maire (PS) de Strasbourg, Roland Ries. AFP