Enormément de monde, samedi 22 Septembre, en la Cathédrale de Troyes pour assister à la cérémonie de béatification.
Béatification du Père Brisson à Troyes 22-09-2012
Le Père Louis Brisson (1817-1901) prêtre fondateur des Soeurs Oblates et des Oblats de Saint-François de Sales, a été béatifié samedi 22 - 09 - 2012 à Troyes (Aube) en reconnaissance d'un miracle survenu en 1953 en Equateur. Le Cardinal Amato représentant le Pape Benoît XVI a présidé la cérémonie.
Le Père Louis Brisson (né le 23 juin 1817 à Plancy, dans l'Aube - mort le 02 février 1908) a été béatifié samedi 22 septembre 2012, à Troyes, en reconnaissance d'un "miracle" survenu par son intercession, en 1953 en Equateur: la guérison d'un enfant ( Carlos) dont le pied avait été écrasé.
Le "miracle" par l'intercession du Père Louis Brisson, a été reconnu par le Pape le lundi 19 décembre 2011, alors que le processus de béatification avait été initié en 1938, à Troyes ( diocèse natal du Père Brisson).
Une cérémonie grandiose
Environ 2500 personnes ont assisté à cette cérémonie. Il n'y avait plus aucune place à l'intérieur de la cathédrale de Troyes.
Sur le parvis, une foule de gens ont pu suivre sur un écran géant, le déroulement de la cérémonie, retransmise en direct par une chaîne de télévision catholique.
Plus de 200 prêtres et une douzaine d'Evêques, dont l'Evêque de Troyes, Monseigneur Stenger étaient présents.
La cérémonie de béatification était présidée par Son Eminence le cardinal Italien Angelo Amato, Préfet les Causes des Saints, représentant le pape Benoît XVI.
De nombreuses personnalités étaient également présentes:
Le Député-Maire de Troyes: François Baroin
Le Ministre de l'Intérieur et des Cultes: Manuel Valls.
Le Président du Conseil Général:Philippe Adnot.
Le père Louis Brisson
Un bienfaiteur des jeunes venus de Champagne pouilleuse, attirés vers les villes par l'industrialisation.
Le père Louis Brisson, a fondé en 1875, la Congrégation des soeurs Oblates et des Oblats de Saint-François de Sales, afin de venir en aide à la jeunesse ouvrière de la deuxième moitié du 19è s.
A proximité des officiels, les soeurs Oblates: la Congrégation fondée par le Père Brisson
Ces jeunes venus de la campagne (exode rurale) attirés par la ville et l'industrialisation vivaient dans la misère, n'ayant parfois même pas un toit pour se loger.
"Oblat" est un mot latin ( du verbe oblare = offrir), équivalent de "Offert" en français. Autrement dit, les soeurs et frères de la Congrégation; avaient pour mission de s'engager au service de ceux qui n'avaient rien.
En quelques sortes un service social chrétien, qui comblait un véritable manque car à l'époque il n'existait rien pour cette nouvelle catégorie de population que l'on a baptisée "prolétariat".
L' existence du Père Louis Brisson, en tant qu'homme de foi et d'église a été mise a mal dans une période où politique et religion déchiraient la société. Ces graves tensions aboutissant à la séparation de l'Eglise et de l'Etat ( Loi de 1902)
La vie et l'oeuvre du Père Louis Brisson
Professeur au Grand Séminaire, Catéchiste, Aumônier, il doit diffuser l'esprit de Saint-François de Sales.
Une vie consacrée aux autres
Ordonné prêtre en 1840, à l'âge de 33 ans, il devient Professeur au Grand Séminaire, il est aussi chargé de la catéchèse et de quelques cours au Pensionnat de la Visitation à Troyes.
Nommé aumônier de la Visitation, il est fortement relancé par la supérieure, Mère Marie de Sales Chappuis (1793-1875) pour fonder une congrégation de religieux pour diffuser l’esprit de Saint François de Sales.
C’est un scientifique et un inventeur : horloges, pétrins mécaniques, séchoir à linge …. Mais aussi un réaliste.
Une vie consacrée aux autres
Ordonné prêtre en 1840, à l'âge de 33 ans, il devient Professeur au Grand Séminaire, il est aussi chargé de la catéchèse et de quelques cours au Pensionnat de la Visitation à Troyes.
Nommé aumônier de la Visitation, il est fortement relancé par la supérieure, Mère Marie de Sales Chappuis (1793-1875) pour fonder une congrégation de religieux pour diffuser l’esprit de Saint François de Sales.
C’est un scientifique et un inventeur : horloges, pétrins mécaniques, séchoir à linge …. Mais aussi un réaliste.
Les oeuvres ouvrières :
Le père Brisson est interpellé par la déchristianisation et le matérialisme de l’industrialisation urbaine.
- Les ouvriers se détachent de l’Église.
- La main d’oeuvre féminine des usines est touchée par l’immoralité qu’engendre la misère d’une jeunesse déracinée.
En 1858, encouragé par la Mère Marie de Sales Chappuis, le père Brisson fonde pour les jeunes ouvrières l’œuvre Saint-Jean.
D’abord simple patronnage pour les occuper le dimanche après-midi, ce sera vite un foyer de refuge pour ces jeunes, puis un atelier « à domicile ».
Presque toutes les paroisses de la ville demandent ces oeuvres ouvrières.
À son apogée, l’Oeuvre de Saint-François-de-Sales compte six maisons et héberge jusqu’à cinq ou six cents jeunes ouvrières.
Le Père Brisson se lance alors dans l’aventure de fonder une congrégation religieuse pour assurer la continuité de son Œuvre et la pérennité de son charisme : action, contemplation, évangélisation. Il fait appel à une de ses anciennes élèves : Léonie Aviat
Léonie Aviat
A 18 ans, Léonie cherche sa voie et songe au Monastère de la Visitation de Troyes où elle a passé de si belles et enrichissantes années au Pensionnat, sous la direction de la Mère Marie de Sales.
Conquise par l’esprit de St François de Sales : "Tout par amour, rien par force", elle est vraiment attirée par la Visitation.
Pourtant, autant le Père Brisson que la Mère Marie de Sales la font attendre jusqu’à sa majorité, 21 ans, à l’époque.
Léonie se jette dans l’inconnu . Elle apprend le travail d’usine, comme les petites ouvrières… La voici, avec une compagne, ouvrière parmi les ouvrières, comme une grande sœur !
Léonie reçoit l’Habit de la nouvelle congrégation en octobre 1868, des mains de Mgr Mermillod qui lui donne le nom de Sœur Françoise de Sales - tout un programme !
Le 11 octobre 1871, elle prononce ses vœux de religion.
L’enseignement :
L’abbé Brisson entend aussi rechristianiser la population par l’éducation, en multipliant les établissements d’enseignement.
C’est alors qu’il fonde enfin la Congrégation des Oblats de St François de Sales.
En 1867, il érige à Troyes, la première école pour les petites filles pauvres.
Après les œuvres ouvrières, sous la pressante demande d’évêques et de prêtres, commence l’ouverture d’écoles élémentaires puis secondaires.
Les persécutions
Au début du XXème siècle survient la persécution contre les congrégations et la spoliation de leurs maisons.
Les Oblates de St François de Sales essaiment à l’étranger : Autriche, Suisse, Angleterre, Allemagne.
La Maison-Mère est transférée à Pérouse, en Italie, pendant que quelques Sœurs quittant le costume religieux, aidées de bienfaiteurs, essayaient de sauver l’une ou l’autre maison en France.
Et aujourd'hui toujours...
Les Oblates de Saint François de Sales se référent à cette consigne très salésienne que sainte léonie a laissée :
"Travaillons à faire le bonheur des autres"
Ses filles continuent son œuvre d’évangélisation dans les écoles, collèges et lycées, œuvres sociales et missionnaires dans divers pays d’Europe, aux Etats-Unis, à l’Equateur, en Colombie et en Afrique du Sud.