Après le comité d'entreprise ce matin, les salariés ont appris que les 273 suppressions étaient confirmées
Confirmation lors du comité d'entreprise aujourd'hui sur le site PSA de Mulhouse : il y aura bien 273 suppressions de postes dans les prochains mois. Conséquence du plan de redressement qui prévoit 8.000 emplois en moins dans l'ensemble du groupe.
Hier à Paris
"A partir d'aujourd'hui, on sera ton cauchemar!", ont promis mercredi à leur patron
près de 2.000 salariés de PSA Peugeot-Citroën, rassemblés devant le siège parisien du constructeur qui compte supprimer 8.000 postes. Ils étaient venus de tous les sites du groupe, dont 400 de l'usine d'Aulnay vouée à la fermeture en 2014, mais également de Mulhouse.
Après s'être rassemblés devant le siège, les salariés, venus aussi de Rennes, d'où ils étaient partis dès l'aube en car, ou encore de Caen, Mulhouse et Valenciennes, ont convergé à la mi-journée vers l'Arc de Triomphe, à proximité. Ils sont ensuite revenus pique-niquer devant le siège sur fond de musique celtique, avant de reprendre le chemin du retour.
"Varin, à partir d'aujourd'hui on sera ton cauchemar!", proclamait une banderole
en tête du cortège, en référence au président du directoire, Philippe Varin. Sur la grande façade de verre du siège, où se tenait un comité central d'entreprise (CCE) consacré au plan de suppression de postes, une banderole proclamait : "Non à la fermeture de PSA Aulnay", tandis que, dans un brouhaha terrible, certains criaient "Varin assassin!".
Vers 9h30, les salariés venus de Rennes, qui doit perdre 1.400 postes sur 5.600, ont été accueillis par les applaudissements et les hourras de leurs collègues déjà présents. "Ca saigne les coeurs de voir l'usine fermer" "On est en colère. Il y a un vrai ras le bol", a déclaré Jean-Pierre Girard, salarié rennais affichant 35 ans de maison. "C'est le troisième plan à Rennes. Vous vous rendez compte? On nous demande toujours plus", a ajouté le salarié, tenant une canne sur laquelle était fixée un enjoliveur et à laquelle étaient accrochées des peluches de lions, l'emblème de Peugeot. "Un emploi supprimé à la Janais (le site de Rennes), c'est quatre salariés qui vont en souffrir à l'extérieur", a-t-il conclu.
Les sous-traitants aussi
"S'il y a une vague de mauvaises nouvelles chez PSA, ça va forcément nous arriver
dessus. Après, ça va toucher tous les sous-traitants qui sont en dessous de nous", a abondé Thierry Kaldeziejek, équipementier automobile de rang 1 (livre PSA directement)
venu lui aussi d'Ille-et-Vilaine. Des centaines d'ouvriers de l'usine d'Aulnay-sous-Bois, qui emploie 3.000 personnes, les ont rejoints dans la matinée devant le siège. Partis du site en tenue de travail, ils avaient pris le RER, distribuant des tracts aux passagers et scandant divers slogans : "Varin, prépare toi, on arrive", "PSA ne doit pas fermer", "Non à la fermeture de PSA Aulnay"... Devant le siège, l'amertume des salariés de tous les sites était palpable.
"Ca saigne les coeurs de voir l'usine (d'Aulnay) fermer et des gars virés. C'est un bout de notre vie qui s'en va. Après 41,5 ans dans la boîte, ça me touche beaucoup" a déclaré André Tranchefort, salarié de Caen à la retraite en fin d'année.
"Les cellules de risques psychosociaux n'ont jamais autant tourné que maintenant. La direction exerce d'énormes pressions pour faire partir les gens. Les tensions sont grandissantes et vraiment palpables", a indiqué de son côté un salarié de Poissy, sous couvert d'anonymat, tandis que Mickael Montasprini, venu de Metz, confiait : "Les gens sont complètement dépités. On part en vacances mais la rentrée s'annonce très tendue."
A l'occasion du CCE, les syndicats ont chargé le cabinet d'expert Secafi d'enquêter sur la situation économique et financière du groupe, repoussant du même coup la consultation sur les suppressions de postes.
Avec AFP
David Meneu
David Meneu sur place à MulhouseMulhouse : dernier CE chez PSA par France3Alsace
273 suppressions confirmées
Le reportage de David MeneuMulhouse : 273 suppressions confirmées chez PSA par France3Alsace