La cour d'appel de Colmar a confirmé mardi la condamnation du groupe Leclerc pour publicité trompeuse
La cour d'appel de Colmar a confirmé mardi la condamnation du groupe Leclerc à verser 260.000 euros de dommages et intérêts à un groupement de pharmaciens et l'un de ses membres, pour une publicité comparative sur des produits de parapharmacie jugée "trompeuse".
Le 9 février, le groupe de distribution avait été condamné par la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Colmar à verser 60.000 euros à l'Union des groupements de pharmaciens d'officine (UDGPO, plus de 3.500 pharmacies), et 200.000 euros à l'un de ses membres, le groupement Univers Pharmacie (147 pharmacies sous enseigne).
Les plaignants s'estimaient lésés par une campagne publicitaire parue dans la presse et sur internet fin 2011, dans laquelle Leclerc mettait en avant les prix plus bas de ses produits de parapharmacie par rapport à ses concurrents. Outre des erreurs dans l'identification des officines, la chambre avait relevé que "le panel de produits (n'était) nullement représentatif".
Leclerc avait fait appel, estimant sa publicité "licite en principe par application des règles européennes". Il imputait également les erreurs au fournisseur du fichier utilisé pour les comparaisons de prix. Dans son arrêt rendu mardi, la cour d'appel a jugé que la publicité était bien "trompeuse" car elle "donne bien l'apparence à la suite d'une lecture rapide (...)
qu'elle est une comparaison du niveau général des prix" alors "qu'elle ne concerne qu'un échantillon" de produits.
Cette publicité "était donc de nature à induire en erreur par son apparence un peu ambiguë un nombre significatif de consommateurs", selon la cour. Daniel Buchinger, président d'Univers Pharmacie et de l'UDGPO, a salué dans un communiqué "une victoire éclatante de la justice". Elle "permet aux petites corporations dont fait partie la pharmacie d'officine d'avoir confiance en nos institutions face à l'hégémonie de la grande distribution", a-t-il ajouté. AFP