Le tribunal de commerce de Lisieux a prononcé la liquidation judicaire de Plysorol.
C'en est fini de Plysorol.
L'entreprise de contreplaqué est en liquidation judiciaire.
Les trois sites de Lisieux, Fontenay-le-Comte, et Epernay ne reprendront pas leur activité.
Ainsi en a décidé le tribunal de commerce de Lisieux.
Plysorol emploie 112 personnes à Fontenay-le-Comte en Vendée, 70 à Lisieux (le siège qui produisait du contreplaqué depuis 1912), et 95 à Epernay dans la Marne.
L' industriel Libanais n'a pas apporté les 700.000 euros promis en juillet, indispensables à un plan de continuation.
Mardi devant le Comité Central d'Entreprise, celui-ci a annoncé qu'il ne mettrait plus un centime dans l'entreprise.
L'avocat du comité central d'entreprise de Plysorol, Maître Philippe Brun réclame au parquet des poursuites à l'encontre de M. Bitar.
Début 2012, les droits d'exploitation de 600.000 hectares de forêt gabonaise, dont provient l'okoumé (le principal bois entrant dans la fabrication du contre-plaqué) ont été transférés à une autre société du groupe Bitar.
Ce matin, les salariés venus assister à l'audience ont eu la très mauvaise surprise de découvrir un cordon de policiers, les empêchant d'accéder au tribunal de commerce. Ghassan Bitar, le patron de l'entreprise, était déjà à l'intérieur.
Lorsqu'il a quitté le tribunal en voiture, les salariés l'ont hué en le traitant de "voleur".
Les quelque 150 à 200 salariés présents devant le tribunal de commerce sont toutefois repartis dans le calme après l'annonce du jugement, marchant silencieusement, souvent tête baissée, pleurant parfois.
Marie-Christine Malet, la secrétaire CGT du CCE, a déclaré:
"Nous avons affaire à un véritable patron voyou qui est venu piller les richesses de la société avant de laisser 280 personnes sur le carreau".
Daniel Delacrouée, 59 ans, responsable des achats à Lisieux", a confié:
"Depuis 2008, c'est la 12e ou 15e fois qu'on vient au tribunal. Bitar semblait crédible pourtant. Il connaissait nos produits, nos machines. Et puis en fait sa seule finalité comme pour Zhang, c'est la forêt du Gabon."
Nadège Mallard déléguée CGT de Fontenay-le-Comte, en Vendée, a déclaré :
"Comment voulez-vous que les gens ne pètent pas un câble. On est écoeurés que l'Etat laisse faire ça."
L'ex-leader européen du contreplaqué, qui employait plus d'un millier de personnes en France dans les années 90, avait été repris en mars 2009 par le Chinois Guohua Zhang qui avait déposé le bilan un an plus tard, avant de faire l'objet d'une enquête préliminaire pour abus de bien sociaux.
En octobre 2010 le groupe Libanais de Ghassam Bitar avait racheté l'entreprise en supprimant 151 emplois.
Plysorol : prochaine liquidation annoncée en CCE par France3-Champagne-Ardenne