L'union, l'Ardennais, l'Est-Eclair, Libération Champagne, Champagne FM : 5 media pour deux repreneurs
Presse régionale : l'avenir confirmé
Le groupe Rossel s'est porté acquéreur auprès du groupe Hersant.
Le groupe belge Rossel, déjà détenteur de La Voix du Nord en France, a annoncé le rachat des 4 titres régionaux et de Champagne FM. Le projet a été présenté ce lundi aux salariés lors d'un comité d'entreprise extraordinaire à Reims. Mais un autre candidat reste dans la course : l'ancien PDG Jacques Tillier se porte également acquéreur.
D'un côté, la direction du groupe Hersant ; de l'autre, les représentants du personnel des 4 titres de presse quotidienne régionale (l'union, l'Ardennais, l'Est-Eclair, Libération Champagne) et d'une radio (Champagne FM)... Tous se sont réunis ce lundi au siège de l'union à Reims pour un comité d'entreprise extraordinaire.
En question : le rachat de ces 4 titres régionaux et de la radio. Deux candidats sont toujours intéressés. Le groupe belge Rossel déjà détenteur en France de La Voix du Nord et l'ancien directeur de presse Jacques Tillier.
Le groupe belge Rossel
Entre Rossel et Hersant, les discussions sont déjà anciennes. Elles n'ont pas toujours été simples. Fin août, elles ont même échoué. Car Rossel veut racheter mais a ses exigences : le premier plan social proposait la suppression de 220 postes. Condamnation ferme de la CGT.
Suite à l'échec des négociations, le groupe Rossel revient tout de même dans la course : il annonce finalement le rachat en octobre. Les titres régionaux et la radio Champagne FM sont donc en théorie sauvés : les 600.000 lecteurs devraient pouvoir encore ouvrir les pages de leur journal quotidien à l'avenir.
Dernière incertitude : les nouvelles conditions du rachat. Postes supprimés, primes de départ... Certains éléments du plan social pourraient être révélés dès aujourd'hui. C'est en tout cas l'une des grandes inquiétudes de la CGT.
Jacques Tillier
Journaliste français, il a été directeur de l'union, l'Ardennais, l'Est-Eclair et Libération Champagne avant d'être licencié en mars 2012.
Dans les années 1970, il écrit dans les pages de Minute, un journal d'extrême-droite. Il est ensuite directeur du Journal de l'île de la Réunion avant de venir en Champagne-Ardenne en 2008.
Mais dans la région, sa ligne éditoriale dérange vite. Jacques Tillier est en désaccord avec une partie de la rédaction de l'union. L'un d'entre eux nous l'a d'ailleurs redit ce matin au téléphone. Les titres, il faut dire, se sont durcis pour doper les ventes : "Peur sur la ville" pour parler de quelques SDF à Reims ; "Bientôt un mort devant la gare" pour dénoncer les conditions des travaux. Le SNJ prend alors ses distances.
Dans le contexte du rachat, Jacques Tillier est tout de même soutenu par le président divers gauche de la région Champagne-Ardenne. Jean-Paul Bachy s'est même adressé par courrier à la Ministre de la Culture, Aurélie Filipetti : "Jacques Tillier connaît bien la région et les équipes techniques et journalistiques locales", y précise-t-il. "Il a fait preuve, par rapport aux pressions politiques exercées sur lui par la direction du groupe Hersant, d'une remarquable indépendance qu'il a payée le prix fort en étant licencié de son poste de direction". En soutenant la campagne de François Hollande, Jacques Tillier a, semble-t-il, fait oublier son passé très à droite d'ancien journaliste de Minute.