Le groupe de presse belge Rossel abandonne les négociations de rapprochement avec le groupe Hersant media.
Le groupe de presse belge Rossel a annoncé aujourd'hui l'abandon de ses négociations
de rapprochement avec le groupe Hersant-Média (GHM), du fait du rejet par le syndicat
CGT-Filpac d'un accord social préalable.
Selon le communiqué du groupe Rossel : "Le groupe Rossel se retire du projet de rapprochement (..), obligé de constater que les conditions nécessaires à la faisabilité du plan d'affaires qui le sous-tendaient n'ont pu être réunies", précise le communiqué.
Le groupe belge mentionne ainsi que "l'accord social préalable dont il avait fait une condition indispensable à sa participation au projet de rapprochement avec GHM et ses banquiers, a été catégoriquement rejeté par la Filpac CGT (..) tant dans les sociétés du pôle Champagne-Ardennes-Picardie (CAP) qu'à Nice-Matin".
"Il regrette d'autant plus ce rejet que celui-ci se base, pour le pôle CAP, sur une position extrême prise par cette seule organisation syndicale, sans tenir compte du fait qu'une majorité des salariés s'était, ces derniers jours, clairement et volontairement exprimée par référendum en faveur du projet", poursuit le groupe.
Après huit mois de négociation et une ultime prolongation du délai que Rossel avait fixé pour leur aboutissement, la Filpac-CGT avait rejeté lundi dans les différents CE des organes de presse du pôle CAP (L'Union-l'Ardennais, L'Est Eclair, Libération Champagne et l'Aisne Nouvelle) les propositions de Rossel de suppression de 220
postes sur les 640 emplois dans le pôle.
Je viens d’apprendre avec regrets que le groupe de presse belge Rossel a décidé d’abandonner les négociations de rapprochement avec le groupe Hersant Media. |
La direction du groupe Hersant-Média (GHM) a dénoncé ce mercredi à l'AFP un "gâchis industriel" uniquement imputable, selon elle, aux syndicalistes "irresponsables et coupables" de la CGT-Filpac, après l'annonce par le groupe Rossel de l'échec du rapprochement avec GHM. dû à des gens irresponsables et coupables", a déclaré à l'AFP Dominique Bernard, le directeur général du groupe Hersant-Média, en visant nommément le syndicat CGT-Filpac. "La CGT est restée dans une vieille dialectique en dénonçant un manque de dialogue mais personne n'est dupe", a-t-il poursuivi. |
RETOUR SUR EVENEMENT
Quatre comités d'entreprises extraordinaires ont eu lieu lundi 25 juin au sein de la régie publicitaire et des 3 journaux du pôle CAP (Champagne-Ardenne Picardie) de GHM : Cap Régies, L'Est Eclair-Libération Champagne, L'Aisne Nouvelle et L'Union.
Les syndicats devaient voter pour ou contre le plan de restructuration proposé par le groupe Rossel qui prévoit la suppression de 225 postes sur 640. Les votes ont été différents dans les quatre CE mais dans chaque cas, la CGT-Filpac, majoritaire dans chaque comité, a voté contre le projet ou s'est abstenue. "Nous répétons que nous ne fermons pas la porte à la reprise par Rossel mais pas dans les conditions annoncées", a expliqué Emmanuel Busson, délégué CGT-Filpac de L'Union.
A l'Est Eclair/Libération Champagne, à 3 voix contre 2, la CGT-Filpac a voté contre le projet de rapprochement alors que le SNJ s'est prononcé pour. A Cap Régie, les trois représentants de la CGT ont refusé de voter et deux représentants de la CFDT ont voté pour, alors qu'à l'Aisne Nouvelle, l'ensemble des votants s'est abstenu.
A L'Union, le vote n'a pas eu lieu, tous les participants sont tombés d’accord pour réclamer la tenue d’un nouveau comité d’entreprise le 2 juillet. "Il nous manquait des éléments pour participer au vote à l'issue du CE mais nous sommes prêts à un autre comité d'entreprise", a expliqué Emmanuel Busson délégué CGT-Filpac de L'Union. Une demande catégoriquement refusée par la Direction selon le Collectif "Sauvons les journaux du Pôle CAP" qui a publié un communiqué regrettant le choix de la CGT-Filpac.
Ce refus du plan de restructuration pourrait bien entraîner, au vu de la situation financière du Pôle CAP, une cessation de paiement. Son sort se retrouverait entre les mains d'un tribunal où les conditions de reprise seraient certainement plus défavorables que les 20 millions d'euros proposés par Rossel pour financer le plan de sauvegarde de l'emploi.
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