Les Alévis, minorité religieuse turque, s'estiment victimes de discrimination par le gouvernement de leur pays
Plus de 5.000 personnes ont manifesté samedi à Strasbourg pour dénoncer les "discriminations" à l'encontre des Alevis en Turquie et demander le soutien de l'Europe en faveur de la liberté religieuse de cette minorité. Venus de toute l'Europe, les manifestants ont défilé depuis le centre-ville jusqu'aux abords du Conseil de l'Europe.
Derrière une banderole de tête portée par des femmes figurait l'inscription : "Non à la discrimination et à l'injustice contre les Alevis en Turquie".
"Nous sommes là pour sensibiliser les autorités européennes aux problèmes auxquels font face les Alevis", a déclaré un porte-parole, Memet Cetin, affirmant que les membres de cette minorité étaient "victimes de violences en Turquie" et que le gouvernement y menait "une politique d'assimilation brutale".
"Les Alevis sont marginalisés dans les institutions turques et leurs lieux de culte ne sont pas reconnus", a-t-il poursuivi. "Nous prônons l'humanisme, la laïcité et l'égalité entre les hommes et les femmes et nous craignons une islamisation de la Turquie", a-t-il fait valoir.
La plupart des manifestants sont venus de différentes régions de France et d'Allemagne.
"Nous sommes environ 200.000 Alevis en France", a estimé un autre porte-parole,
Duzgun Dogan. La confession alevie est un courant progressiste de l'islam, né en Asie centrale et qui rassemble 15 à 20% de la population turque.
Les Alevis ne prient pas cinq fois par jour et ne jeûnent pas pendant le ramadan. Ils ne vont pas à la mosquée, mais dans des lieux de culte appelés les "cemevis", où hommes et femmes sont réunis. L'alevisme ne bénéficie en Turquie ni du statut de religion minoritaire ni du statut d'islam officiel.
Avec AFP