La direction de l'usine General Motors de Strasbourg a annoncé avoir entamé des négociations avec un repreneur potentiel
La direction de l'usine General Motors de Strasbourg a annoncé jeudi avoir entamé des négociations avec un repreneur potentiel mais les syndicats s'inquiètent du flou entourant les discussions.
Un responsable a informé les élus du comité d'entreprise "qu'un repreneur potentiel a été identifié", a précisé la section CFDT dans un communiqué. Le groupe n'a pas souhaité rendre public le nom de ce repreneur potentiel "pour ne pas mettre en péril le processus de vente", a indiqué un porte-parole.
General Motors Company (GMC) avait lancé en mai "une évaluation complète et détaillée" de son site de Strasbourg, qui fabrique des boîtes de vitesse automatiques, "en vue d'une vente potentielle de cette unité". "Ils nous ont donné un nom, celui d'un petit repreneur qui n'a pas les reins solides, qui n'a pas les 250 millions d'euros à mettre sur la table", a pour sa part commenté le délégué CGT Roland Robert.
Des négociation floues...
Les syndicats critiquent le flou qui entoure les négociations engagées par la direction. "Le financement, l'investissement et le volume de fabrication de ce nouveau projet ne sont pas encore connus", a déclaré le délégué CFDT et secrétaire du CE Jean-Marc Ruhland. "Ils ne savent même pas quelles transmissions on produira", a renchéri M. Robert, qui regrette l'absence d'annonce liée à la sauvegarde des emplois.
Le député PS du Bas-Rhin Philippe Bies s'est félicité dans un communiqué qu'un repreneur soit "sérieusement intéressé par ce site" même si les "capacités financières" et les "intentions sur le maintien de l'activité et des emplois" restent inconnues. La direction de GM avait annoncé début mai son intention de vendre le site. Le constructeur automobile américain avait déjà cédé son usine alsacienne en 2009, avant de la racheter un an plus tard pour un euro symbolique.
990 salariés
Le groupe s'était alors engagé à conserver l'ensemble du personnel de l'usine, mais contre d'importants sacrifices de la part des employés: gel des salaires sur deux ans, pas d'intéressement jusqu'en 2013 et une renonciation à plus d'un tiers des 16 jours de RTT actuels, soit une baisse de 10% du coût de la main d'oeuvre.
Le site GM Strasbourg, qui emploie 990 salariés dans son usine et son centre de recherche, a fabriqué en 2011 quelque 280.000 boîtes automatiques six vitesses, qui ont été intégralement exportées, en majorité hors d'Europe. AFP