Tous les départements du Grand Est devraient perdre en population d'ici 2070, sauf le Bas-Rhin. Si bien que dans cinquante ans, notre région pourrait compter moins de 5 millions d'habitants.
Dans cinquante ans, le Grand Est pourrait perdre près d'un habitant sur sept. Voilà l'enseignement principal des projections démographiques dévoilées par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) ce jeudi 24 novembre.
"Si les tendances démographiques récentes se poursuivaient, la population du Grand Est s’élèverait à 4,8 millions d'habitants en 2070, soit 752 800 de moins qu’en 2018", précise l'Insee dans son étude.
Selon le scénario central calculé par l'institut, notre région perdrait chaque année 0,28 % de sa population, alors qu'elle était stable entre 2013 et 2018 (- 0,01 % par an). Dans le même temps, la population de la France métropolitaine serait en légère hausse (+ 0,10 %).
Cinq régions françaises perdraient des habitants en 2070 : le Grand Est donc, mais aussi la Normandie et la Bourgogne-Franche-Comté (- 0,29 % par an chacune), les Hauts-de-France (- 0,20 %) et le Centre-Val de Loire (- 0,13 %).
L'Insee a réalisé ses calculs en prenant en compte l'évolution de trois composantes : la fécondité, la mortalité et les migrations, qu'elles aient lieu à l'intérieur même du territoire national ou depuis l'étranger. Il a ensuite tracé trois scénarios : population basse, central et population haute. Même dans le scénario population haute, le nombre d'habitants du Grand Est ne pourrait que se maintenir au niveau de 2018, mais ne croîtrait plus.
En 2070, les 80 ans et plus, deux fois plus nombreux
L'Insee a également imaginé la pyramide des âges de la population de la région dans un demi-siècle. Selon leurs calculs, on compterait deux fois plus d'habitants âgés de 80 ans et plus en 2070, tandis que l'écart d'espérance de vie entre les hommes et les femmes continuerait de se réduire. "Il serait de 2 ans en 2070, contre 5,6 années en 2018", indique l'Insee. "La part des 65 ans ou plus dépasserait le tiers de la population en 2070 dans quatre départements (Haut-Rhin, Haute-Marne, Meuse et Vosges)", ajoute l'institut.
Le détail par département de ces projections permet de constater que la population diminuerait partout, sauf dans le Bas-Rhin, où elle serait tout juste stable, avec une croissance démographique "portée essentiellement par l’excédent des migrations". La baisse serait plus marquée dans les Ardennes, les Vosges, la Haute-Marne et la Meuse. En un demi-siècle, ces quatre départements perdraient un tiers de leur population.
L'Insee apporte une précision importante : "les projections ne doivent pas être assimilées à des prévisions". Elles permettent "d’illustrer et d’objectiver l’impact d’évolutions possibles des comportements démographiques sur la structure et la taille de la population à moyen et long terme" mais il est évidemment impossible d'affirmer qu'il s'agira de la réalité observée dans cinquante ans.