La Lorraine enregistre une lente baisse de la population depuis 2008. En cause: moins de naissances, plus de décès, et peu de nouvelles installations. Le phénomène est particulièrement marqué dans les départements ruraux.
La Lorraine a perdu 8.500 habitants entre le 1er janvier 2018 et le 1er janvier 2019, pour se situer à 2.316.100 habitants. Ce sont les conclusions de l'étude de l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) sur la situation démographique, publiée ce mercredi 12 février 2020. Dans le détail:
- Meurthe-et-Moselle : -1.100 habitants (-0.15%)
- Meuse : -1.900 habitants (-1.02%)
- Moselle : -2.700 habitants (-0.26%)
- Vosges : -2.800 habitants (-0.77%)
- un solde naturel (différence entre les naissances et les décès) faible
- un solde migratoire (différence entre les personnes entrant dans la région et les personnes en partant) négatif
Cela résulte du vieillissement de la population (les générations du baby-boom sont plus nombreuses) et de la baisse de la fécondité, des phénomènes qui ne sont pas propres à la Lorraine ou au Grand Est, mais le territoire est "particulièrement touché", insiste l'Insee.La baisse des naissances s'accélère depuis 2015 et s'accompagne d'une hausse des décès plus soutenue.
- Insee
Des disparités entre la ville et la campagne
La population augmente ou se stabilise dans les départements les plus peuplés. Les départements ruraux, Meuse et Vosges, perdent plus de 0,4% de leur population chaque anné depuis 2008.La natalité y est en effet peu dynamique, en-dessous de 9 naissances pour 1000 habitants, quand la moyenne du Grand Est s'établit à 10,1.
La mortalité y est davantage élevée, plus de 11 décès pour 1000 habitants (9,8 dans le Grand Est, 9,3 au niveau national).
Dans les Vosges par exemple, le nombre de femmes en âge de procréer (entre 15 et 49 ans) est de 36% (contre 41% dans le Grand Est).
Le Grand Est, bon dernier de la croissance de population
Au 1er janvier 2019, la région Grand Est a perdu 13.000 habitants par rapport à la situation au 1er janvier 2018, soit 5.525.300 habitants. Entre 2008 et 2018, la région a toutefois gagné 17.000 habitants. Mais cette croissance est la plus faible au niveau national, juste derrière Bourgogne-Franche-Comté.En 2018, 55.580 bébés sont nés dans le Grand Est. C'est 1190 de moins qu'en 2017, soit une baisse de 2,1%. Le taux de femmes en âge de procréer est de 41%, alors qu'il était de 46% en 2008.Le reste est imputable à la baisse de la natalité: chaque femme a en moyenne moins d'enfants.Ce phénomène explique environ 500 naissances de moins chaque année depuis 2015.
- Insee
- Grand Est : 1,71 enfants par femme en 2018
- France : 1,84 enfants par femme
On vit moins longtemps dans le Grand Est
L'espérance de vie est légèrement inférieure dans le Grand Est, par rapport à la moyenne nationale.Les femmes nées dans le Grand Est en 2018 vivraient 84 ans et 4 mois, soit 1 an et 1 mois de moins que la moyenne. Pour les hommes, ce serait 78 ans et 10 mois, soit 8 mois de moins.L'espérance de vie est la plus élevée dans les départements alsaciens et en Meurthe-et-Moselle. Elle est la plus faible dans les Ardennes.