INSOLITE : de nouvelles méthodes pour "chasser" les corbeaux et les pigeons envahissants

Ils ne sont pas forcément les meilleurs amis de l’homme. Corbeaux, corneilles ou pigeons agacent aussi bien en ville qu’à la campagne. D’où une certaine ingéniosité de l’homme pour chasser ces oiseaux.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

C’est en rase campagne, à Mey, en Moselle, dans l’un de ses champs de maïs que Franck Dieudonné, céréalier, constate les dégâts. Ses semis sont à peine levés en ce début de mois de mai, qu’ils sont déjà bien clairsemés. La faute aux corbeaux particulièrement friands de ses jeunes pousses de maïs.

"Sur 30 hectares, j’ai 30% de pertes, entre les dégâts de sangliers et de corbeaux", calcule Franck Dieudonné "et les dégâts de corbeaux s'élèvent à 10%."

Le fait que le drone ait l’apparence d’un prédateur agit sur le comportement des corbeaux

Frédéric Hildevert, pilote de drone

A défaut de pouvoir faire appel à un fauconnier, en raison de la présence des lignes à haute tension dans le secteur (qui seraient bien trop dangereuses pour le rapace), Franck Dieudonné fait appel depuis trois semaines, à un pilote de drone d’un genre un peu particulier. Frédéric Hildevert est messin, il a imaginé un drone ressemblant à un faucon, réputé pour chasser et attaquer les corbeaux. Equipé d’un GPS pour plus de sécurité et d’une balise d’identification électronique, ce drone faucon survole les champs de maïs pour débusquer les corvidés en train de picorer les graines de maïs.

 

"Le fait que le drone ait l’apparence d’un prédateur, le fait d’effectuer un vol similaire à un faucon ou à une buse, agit sur le comportement des corbeaux. Ils sentent une présence, un danger et cela les fait fuir", explique Frédéric Hildevert, le pilote de drone.

Pour mieux les chasser et éviter qu’ils ne reviennent trop vite, Frédéric Hildevert est en train d’observer le comportement des corvidés, pour établir un protocole de vol des oiseaux. Comprendre d’où ils viennent, combien de temps restent-ils à picorer les graines de maïs, s’ils reviennent souvent, à quelle fréquence ?... L’objectif étant de les faire déguerpir au plus vite pour qu’ils ne reviennent pas. Mais est-ce que ça marche réellement ?

"Oui ça marche, en occupant le terrain, on constate qu’il y a moins de corbeaux. Même si ça ne règle pas le problème, ça le décale. Il faudrait davantage de régulation des corbeaux" se plaint le céréalier.

Le problème ne se limite pas aux champs de maïs. En ville aussi, le corbeau est nuisible. Et Franck Dieudonné d’ajouter : "j’habite Vany où l’école a été restaurée dans le respect de l’environnement. Ils ont fait les joints des fenêtres avec de l’amidon de maïs. Les corbeaux viennent picorer les joints. C’est une calamité, c’est un peu comme dans le film d’Hitchcock, ils sont beaucoup trop nombreux, il faudrait davantage de régulation", déplore le céréalier.

En ville aussi

Un problème partagé par de nombreux riverains, fortement agacés par les corvidés mettant corbeaux, corneilles et pigeons dans le même sac. Jugés nuisibles et invasifs, les croassements des corbeaux en horripilent plus d’uns quand d’autres ne souffrent plus les fientes envahissantes et nauséabondes des pigeons sur les places et façades des maisons. Ainsi, de nombreux maires ont dû prendre des arrêtés municipaux pour réguler la population de certains corvidés qui peuvent atteindre jusqu’à 200.000 individus lorsqu’une colonie s’installe dans un quartier.

L’effarouchement ou la capture sont les méthodes les plus souvent utilisées alors que d’autres techniques se développent comme le pigeonnier contraceptif, respectueux du bien être animal, il limite efficacement les nuisances.

Le pigeonnier contraceptif

A Laxou, dans l’agglomération de Nancy, la solution a été trouvée pour limiter le nombre de pigeons et leurs désagréments via un pigeonnier contraceptif. L’objectif étant de réguler la population de pigeons en influant sur leur reproduction. Cela évite donc de prendre un arrêté municipal, sujet à polémiques parmi les défenseurs de ces espèces.

Une cabane pour pigeons est donc installée en hauteur en 2019, au carrefour de la Croix-Sainte-Claude dans la bourgade. Elle va permettre aux couples de nidifier. Les pigeons sont nourris par la mairie, le pigeonnier nettoyé tous les quinze jours.

Le principe du pigeonnier contraceptif est simple : la première couvée de chaque couple est préservée alors que les couvées suivantes seront stérilisées de façon manuelle : les œufs sont secoués de façon à stopper le développement des petits. Les œufs sont laissés en place pour permettre à la femelle de couver sans quitter le nid, elle ne se rendra pas compte qu’il n’y aura pas d’oisillons. Les œufs vides seront ensuite retirés du pigeonnier. Ainsi, les couples installés n’ont qu’une couvée par an, au lieu de six à huit habituellement.

D’autre part, le mode de vie des pigeons montre que les oiseaux roucoulent et défèquent essentiellement là où ils dorment et sur leur lieu de nidification. La salissure de leurs déjections est ainsi nettoyée régulièrement par les agents municipaux.

Une méthode qui porte relativement ses fruits pour le maire de Laxou, Laurent Garcia. "Seulement une vingtaine de femelles ont pondu l'année dernière et 65 oeufs ont été stérilisés. Nous réfléchissons avec les services techniques pour mettre le pigeonnier dans un endroit plus propice où il sera peut être plus efficace sachant que le coût n'est pas négligeable, cela représente environ 30.000 euros pour un contrat de quatre ans pour réguler la population des pigeons. Nous effectuons par ailleurs deux fois par an, des captures de pigeons que nous relâchons à 300 kilomètres de Laxou" précise le maire de la ville.

Une solution étudiée par ailleurs par la ville de Nancy. Reste que l’outil n’est réellement efficace que si les riverains arrêtent de nourrir les pigeons. Persuadés de bien faire en leur donnant quelques miettes ou mies de pain, ils sont passibles d’une contravention de troisième classe d’un montant de 68 euros.

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information