Fabrice Heilig est un collectionneur passionné. Il a reconstitué le magasin original de Nintendo (bâti en 1889) dans son jardin, et sa cave regorge de vieilles consoles et autre produits de la célèbre entreprise japonaise.
C'est un petit bout du Japon en plein milieu du nord de l'Alsace. Sa localisation précise est jalousement gardée secrète, car c'est un musée exclusivement dédié - pour l'instant - à l'usage privé de son créateur et propriétaire. Fabrice Heilig, alias Yamafuda, a construit dans son jardin la réplique du premier siège de Nintendo. DozoDomo a fait de cet afficionado un passionnant portrait.
La maison Nintendo est l'une, si ce n'est l'entreprise la plus emblématique du Japon moderne. Son histoire est centenaire. Elle est indissociable de la vaste culture japonaise. Initialement petite entreprise vendant des cartes à jouer, Nintendo est dorénavant un pilier mondial du jeu-vidéo.
Dans la reconstitution du magasin, beaucoup de cartes : des traditionnelles, des plus modernes... Les vieilles consoles de jeu et anciens appareils divers de Nintendo, eux, dorment dans la cave du passionné. "Ils ont fait beaucoup de jeux de société à l'effigie de Disney, ils ont fait des machines à barbe à papa, ils ont fait des petites voitures télécommandées..." Dans ce trésor souterrain de 150 pièces, il y a même un "testeur d'amour".
Dans la vie de tous les jours, Fabrice Heilig est chef d'équipe chez Siemens. Sa fièvre de collectionnite aigüe a démarré dans les années 2000, alors qu'il cherchait à remettre la main sur la console de son enfance : une vieille Nes (Nintendo Entertainment System). C'est avec cette console que le jeu mythique Super Mario Bros a redynamisé en 1985 l'industrie du jeu-vidéo, alors moribonde.
Quant aux cartes, il s'agit de petites pépites pouvant valoir une véritable fortune. "Au tout début, ils ont fait des jeux de cartes hanafuda : des toutes petites cartes qui se jouaient avec des combinaisons sur les saisons." Le petit bâtiment contient 600 références, récupérées dans des enchères en ligne nippones. Un jeu de cartes dorées vaut la bagatelle de 200 euros.
Ce n'est pas ce qui vaut le plus cher. Dans une vitrine sécurisée, des catalogues commerciaux d'époque montrant toutes les références vendues l'année de leur parution. Un millier d'euros le catalogue... C'est comme si un Alsacien construisait un mini-Ikea dans son jardin en 2130 et y stockait nos bien connus catalogues d'ameublement suédois, devenus ultra-rares et précieux. "Ce sont les fondations de la firme. C'est par là qu'ils ont démarré. Il y a toute une histoire derrière, beaucoup plus riche qu'actuellement, je trouve."
Avec tous les succès de Nintendo, cette histoire n'est pas prête de s'arrêter. Ni ce musée (à retrouver également en vidéo dans notre reportage) de se remplir.