Jeux Olympiques. Pascal Martinot-Lagarde : "Je peux me permettre de mourir sur la piste"

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Pascal Martinot-Lagarde, pensionnaire du Creps de Reims, s'apprête à décoller pour Tokyo. Le coureur du 110 m haies nous a livré ses impressions et ses attentes, après une année difficile.

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France 3. Qu'attendez-vous de ces Jeux Olympiques ?

Pascal Martinot-Lagarde. Pour moi, ce seront les deuxièmes Jeux Olympiques : j’ai déjà participé à ceux de Rio il y a cinq ans. J’avais fini quatrième, la médaille en chocolat. La meilleure chose qu’on peut me souhaiter est de faire mieux, de monter sur le podium.

F3. Comment vous sentez-vous, d'un point de vue physique ?

PML. Ces deux dernières années ont été horribles. J’ai couru à la catastrophe blessure après blessure. Le plus gros point noir dans ma préparation de ces derniers mois, c’était lors d’une compétition l’hiver dernier. Je me suis blessé l’ischio droit. Les séquelles de cette blessure perdurent aujourd’hui encore. Je suis opérationnel, capable de faire des compétitions, courir, sprinter, mais en serrant les dents. J’ai toujours une douleur qui ne me permet pas de m’exprimer à fond. La clé pour faire de grosses performances, ce serait d’oublier cette douleur et de foncer.

F3. Êtes-vous serein malgré tout ?

PML. Ce qui était embêtant avec cette blessure, c’est que je n’ai pas pu participer aux championnats de France d'Angers [fin juin dernier, NDLR], mais par la suite j’ai fait deux meetings, à Nancy et à Sotteville [début juillet]. Ça s’est plutôt bien passé et ça m’a rassuré sur le fait que je suis capable de faire des compétitions, de courir avec des belles cadences. D’autant plus que, pour moi, c’était un début de saison, mais pour mes concurrents, c’était un pic de saison. Ils étaient dans le pic de forme, avec de grosses cadences et de grosses performances, et j’ai dû rattraper un train en marche. Donc ça, c’est excellent. J’ai un peu de retard, mais je vais tout faire pour revenir à temps dans les quelques semaines de travail qu’il me reste. Mais les JO sont une compétition tellement importante que je peux me permettre de mourir sur la piste. Donc là-bas, que j’aie mal ou pas mal, je vais poser mon cerveau et je vais foncer.

F3. Vous êtes l'actuel détenteur du record de France de 110 m haies. Le but de ces Jeux est-il de s'en approcher ?

PML. Mon record de France date de 2014, ça fait un paquet d’années ! Ça fait longtemps que je n’ai pas pratiqué de chrono comme ça. Encore une fois, les JO sont un combat d’homme à homme. L'objectif est d'être devant les autres, pas pour faire un gros chrono. Donc que vous fassiez 13’30, ou 13’40, si vous êtes champion olympique, le chrono n’a aucune importance. Les temps ne sont pas un objectif, je laisse ça à ceux qui aiment bien mais moi je vais se concentrer sur le fait d’être devant les autres.

F3. Quel va-t-être votre programme dans les jours à venir ?

PML. On va avoir des tests PCR dans des laboratoires agréés japonais, tous les jours, sur place, mais aussi dans les jours qui précèdent notre vol. Je vais décoller le 22 juillet, à l'arrivée j'aurai sept heures de décalage horaire. Dans un premier temps, il va falloir me recaler sur l’horaire japonais, en faisant un stage à Kobé. J'arriverai dans le village olympique de Tokyo seulement trois jours avant la course. 

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