Des parents angoissés et des services d'urgences surchargés: face à ce constat, un pédiatre strasbourgeois "ultra-connecté" a lancé mardi la première plateforme française de téléconseil en pédiatrie, qui vise à orienter le diagnostic et à rassurer les parents.
La plateforme pediatre-online.fr, présentée mardi en conférence de presse, propose aux parents d'entrer en contact téléphonique avec un pédiatre, pour un coût de 3 euros/minute, ou de discuter en ligne avec lui, le "chat" étant alors facturé 15 euros. Les parents peuvent également envoyer des photos ou des vidéos de leur enfant au médecin.
"Le service n'a pas vocation à remplacer une consultation ou un service d'urgence", insiste le Dr Arnault Pfersdorff, pédiatre à l'origine du site, qui souligne que pour un enfant en situation de crise grave "on va tout de suite mettre fin à la conversation en leur disant d'aller aux urgences", sans facturer l'appel.
Le Dr Pfersdorff s'appuie sur des données de 2014 montrant que "82% des enfants qui viennent aux urgences pédiatriques n'ont rien à y faire" et que 68% des bassins de vie en France ne comptent aucun pédiatre libéral.
Visant les familles qui résident dans des déserts médicaux mais aussi les expatriés et les parents en vacances à l'étranger, ainsi que tous les parents "très connectés", la plateforme sera dans un premier temps active de 7h à 9h, de 12h à 14h et de 19h à 22h, c'est-à-dire en dehors des horaires de consultations classiques. Ces tranches horaires devraient augmenter par la suite, tout comme le nombre de pédiatres travaillant pour la plateforme. Une trentaine d'entre eux, parmi lesquels de jeunes retraités, ont pour l'instant été engagés pour assurer les permanences et seront rémunérés à l'heure, et non en fonction du nombre d'appel traités.
La plateforme, qui a reçu l'appui du Conseil national de l'Ordre des médecins, se présente comme entièrement indépendante des laboratoires. "Nous avons pensé qu'il était préférable que les personnes puissent s'adresser à un site où la compétence pédiatrique des médecins qui apportent leur concours est certaine, plutôt que d'avoir recours à des sites internet où on ne sait pas qui apporte un conseil de portée générale", explique le Dr Jacques Lucas, vice-président du Conseil national de l'Ordre des médecins, en charge des questions numériques.
Les fondateurs de la plateforme, qui l'ont lancée sur la base d'un investissement de 200.000 euros, ambitionnent de recruter à l'horizon 2017 "une centaine de pédiatres répartis sur tout le territoire".