Dimanche, les bénévoles de la LPO Champagne-Ardenne ont comptabilisé plus de 89.000 grues au lac du Der-Chantecoq. Un record pour la période qui s'explique par les conditions météo des dernières semaines.
Elles sont revenues avec le beau temps. Ce week-end, les bénévoles de la LPO Champagne-Ardenne ont recensé 89.900 grues cendrées sur les abords du lac du Der-Chantecop. Un "record historique" pour la période selon l'association. Il faut dire que d'habitude, entre le 1er et le 10 mars, les bénévoles comptabilisent plutôt entre 15 000 et 30 000 grues sur le secteur. Sans surprise, la météo à l'origine du phénomène.
Vent de face, migration ralentie
Si les grues ont été aussi nombreuses ce week-end, c'est bien parce qu'elles ont été particulièrement rares les semaines précédentes. En général, les grues cendrées qui ont passé l'hiver en France repartent vers les pays d'Europe du nord en premières, suivies des grues qui l'ont passé plus au sud, en Espagne par exemple. Mais pour revenir, ces dernières doivent traverser la frontière. "Pour qu'elles puissent passer les Pyrénées, il vaut mieux qu'il y ait du beau temps" explique Aurélien Deschatres, spécialiste des grues cendrées à la LPO Champagne-Ardenne. "Cette année, le temps était couvert, et il y a du vent". En effet, le fameux Moscou-Paris, ce vent venu de Sibérie qui a fait régner sur la France des températures glaciales en février, soufflait du nord-est vers le sud-ouest. Un "vent de face" qui a fortement ralenti les migrations. Une fois ce vent calmé, les grues ont donc en quelque sorte rattrapée leur retard.
A peine arrivées, aussitôt reparties
Ce n'est pas la peine de vous précipiter au lac du Der pour observer ces milliers de grues. "L'effectif s'effondre très rapidement" explique Aurélien Deschatres "dimanche matin, vers 10 heures, elles étaient presque toutes déjà reparties. Elles profitent du temps clément". Si quelques milliers de grues sont encore reparties ce lundi matin, il est peu probable que des groupes importants survolent encore la région dans les prochains jours, d'autant plus que la météo devrait se dégrader dans la semaine.En revanche, vous pourrez peut-être encore apercevoir quelques individus dans les prochaines semaines. Les oiseaux blessés ou trop fatigués restent parfois de notre côté de la frontière, et selon les observations, il arrive que quelques couples cherchent à nicher dans la région. Le phénomène reste marginal, mais on dénombre tout de même une petite population de grues nicheuses dans la Meuse : entre 15 et 20 couples y passeraient la saison. Il faudra donc attendre l'automne pour observer de nouveau des grands groupes de grues cendrées dans la région.
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