Entre 500 et 1000 motards à Strasbourg et 200 à Mulhouse ont protesté ce samedi contre le contrôle technique moto, les restrictions de circulation en ville et le débridage conditionné des motos.
La manifestation a débuté à 13h30 au départ du stade de la Meinau à Strasbourg. Des centaines de motards ont participé à ce rassemblement qui a provoqué un bouchon de plusieurs kilomètres dans l'après-midi entre l'échangeur du Baggersee et l'échangeur du Wacken/Cronenbourg. Un rassemblement similiaire, organisé à Mulhouse à 14h, a rassemblé environ 200 participants.
Environ 1000 motards à Strasbourg et 200 à Mulhouse ont protesté ce samedi contre le contrôle technique moto, les restrictions de circulations en ville et le débridage conditionné des motos.
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©France 3 Alsace
- Le reportage de S. Malal - F. Grandon - J. Scharwatt. Interviews : Victor Gasia, responsable communication Fédération des motards en colère 67
Mobilisation contre le futur contrôle technique
Ils défilent parce qu'ils en ont "ras le casque" : des associations de motards manifestent ce week-end en France contre le contrôle technique obligatoire de deux roues à la revente, prévu par le gouvernement pour 2017. Une cinquantaine de défilés ont eu lieu en France samedi, avant un cortège parisien dimanche entre le château de Vincennes et les Invalides.
La Fédération des motards en colère (FFMC), la Fédération française de motocyclisme et le collectif Codever veulent affirmer leur opposition à cette mesure qui obligera une personne à effectuer un contrôle technique avant de revendre un deux (ou trois) roues de plus de deux ans. Cette disposition fait partie d'un train de mesures annoncé par Manuel Valls le 2 octobre afin d'enrayer la hausse de la mortalité enregistrée depuis 2014. Avec 768 morts sur un total de 3.464 morts sur les routes en 2015, les deux-roues motorisés (cyclomoteurs, scooters, motos) payent un lourd tribut.
"Le contrôle technique a été instauré en 1992 pour les voitures, alors qu'elles ont quatre roues et une carrosserie. On ne peut plus détourner le regard de la question des motos", affirme le délégué interministériel à la sécurité routière Emmanuel Barbe, qui voit ce contrôle technique comme "une évidence". Mais pour le délégué général de la FFMC, Nathanël Gagnaire, "cette mesure n'amènera rien en termes de sécurité routière". "C'est un alibi, un effet d'annonce parce que le Premier ministre se devait de faire des annonces face aux chiffres de la mortalité routière".
Selon lui, une étude menée dans cinq pays européens montre que l'état technique était la cause unique et directe de seulement 0,3% des accidents de deux-roues. "L'immense majorité des usagers contrôlent leurs véhicules", assure-t-il. "On nous dit que ça améliorera la sécurité des motards, c'est faux, et que ça protégera les consommateurs, c'est faux également. Les vrais vices sont souvent cachés dans le moteur et nécessite un examen plus approfondi", poursuit-il. "C'est un mensonge qui profite uniquement aux entreprises de contrôle technique", estime-t-il.