Ils démarreront finalement mercredi 20 janvier 2021 avec un couvre-feu à 18h sur l’ensemble du pays. Après une année en montagnes russes et avec des journées de vente raccourcies, les commerçants lorrains espèrent au moins pouvoir écouler leurs stocks.
Jeudi dernier, les commerçants étaient suspendus aux annonces du Premier ministre, craignant un reconfinement pendant la période des soldes. Ils pourront finalement débuter ce mercredi 20 janvier 2021 avec un couvre-feu étendu à 18h pour tout le pays. "On est tout de même dans l'attente pour savoir si on nous permettra de faire ces quatre semaines correctement... Il y a beaucoup de solidarité, d'envie de se fédérer mais, à chaque annonce, on se prend un coup de massue sur la tête", dit Mathieu Chaudeur, le président de la Fédération des commerçants de Metz.
D’habitude les quatre départements lorrains ont l’autorisation de débuter les soldes plus tôt le 2 janvier en raison de la concurrence du Luxembourg. Mais comme le Grand duché a été confiné, les commerçants lorrains ont dû se réaligner sur la date du reste du pays. "On aurait souhaité pouvoir enchainer après les fêtes pour pouvoir rester sur l’euphorie de Noël", explique Sébastien Duchowitz, le président des Vitrines de Nancy.
Ecouler les stocks
Car les soldes d’hiver sont stratégiques, pour la gestion des stocks encore plus que pour le chiffre d’affaires. "On a des stocks très conséquents et pas de place dans nos réserves. Il faut que l’on puisse déstocker pour ne pas que ça reste sur notre trésorerie. On mise tout sur cette période", poursuit Sébastien Duchowitz, à la tête d'un magasin de prêt-à-porter pour hommes en plein centre-ville.
Si, à Nancy, la période du 15 juillet au 15 août, traditionnellement vide, a été plutôt bonne, le mois de novembre, un mois crucial pour les commerçants, a terminé de plomber l’année 2020. Selon le patron des commerçants nancéiens, les soldes privés que beaucoup ont lancés en janvier n’ont pas été aussi bons que d’habitude et "l’effet couvre-feu" se fait ressentir bien avant 18h. "Ma boutique est rue Saint-Jean. Dès 17h, on voit les gens remonter vers la gare".
On sent bien que le cœur n’y est pas
A Epinal, des soldes "solidaires"
Du côté des commerçants d’Epinal, on essaie de faire de ce lancement de soldes un jour de fête avec un animateur qui fera le tour des boutiques mercredi et samedi après-midi. Ses interventions seront diffusées dans les 161 haut-parleurs du centre-ville. Et on fait appel à la solidarité des clients en leur demandant de soutenir les petits commerces :
De la couleur dans la grisaille
A la boutique de chaussures San Marina de Nancy, on s’est activé toute la journée pour que toutes les tailles soient en rayon. Reste une inconnue : la présence des clients. "On sera prêts mais on ne sait pas si les gens vont se déplacer", explique Cathy Mouton
Betty Von Vesper est elle aussi en plein étiquetage pour préparer les soldes. La jeune femme a ouvert sa boutique Pin’up planet, spécialisée dans les vêtements rétros le 2 septembre dernier, en pleine épidémie. Pas question de revenir en arrière. Elle travaillait depuis longtemps sur son projet et avec déjà donné sa démission à son ancien travail. Si le bouche-à-oreille a bien fonctionné depuis, elle ne se verse toujours pas de salaire. "On a également été touchés de plein fouet par le brexit et l’augmentation des droits de douane avec le Royaume-Uni…Entre le couvre-feu, la covid et la météo, les gens ne sortent plus. On le voit bien depuis une semaine".
Avec des réductions jusqu’à moins 70% dès le premier jour, elle espère que les soldes vont mettre un peu de couleur dans la grisaille. "On compte beaucoup dessus et, surtout, on reste toujours positifs".