Lorraine : des soldes en...jaunes

En Lorraine, les soldes ont commencé le 2 janvier pour se terminer mardi 12 février. Six semaines pour réaliser de bonnes affaires mais pour les commerçants ces soldes 2019 ont été marqués par les samedis de manifestations de gilets jaunes, de mauvaise augure pour leur chiffre d’affaire.
 

-50%, -60%, -70%,  les soldes 2019 ont battu des records en terme de rabais.

Après 6 semaines de soldes les commerçants rangent leurs étiquettes. Les stocks de pulls, de pantalons, de blousons… sont presque épuisés. Les clients ont pu profiter de rabais records.

Cette année, les soldes ont commencé sur les chapeaux de roues. Dès le 2 janviers, les boutiques ont affiché des taux de de démarques  très importants avec parfois -60% pour le bonheur de leurs clients.

 Heureusement que les soldes ont commencé plus tôt en Lorraine, sinon on aurait frôlé la catastrophe  

souligne Sébastien Duchowvistz, président des Vitrines de Nancy

A Nancy, Metz, Epinal ou Bar le duc, la période des soldes a pu démarrer avec une semaine d’avance par rapport au reste de la France.
Les Préfectures des 4 départements Lorrains ont en effet demandé une dérogation pour faire face à la concurrence des soldes au Luxembourg.

L'effet gilets jaunes

Comment expliquer des tarifs aussi bas aussi tôt ? « C’est l’effet gilets jaune !» rétorque Sébastien Duchowvistz 

Dès le début du mouvement, le 17 novembre 2018,  les commerçants pressentent que leurs affaires vont s’en ressentir.

Les samedis de manifestation se succèdent parfois dans le calme mais la fin des cortèges rime aussi avec violence, dégradations des mobiliers urbains ou des vitrines des commerces.

A Epinal, les commerçants se souviennent du samedi 5 janvier. Plusieurs banques et vitrines ne résistent pas aux assauts des casseurs.

A Nancy, la date du 22 décembre est à marquer d’une pierre noire. Si la manifestation des gilets jaunes a commencé dans le calme, elle a finalement dégénéré en affrontement entre certains gilets jaunes et les forces de l’ordre.
Résultat : des badauds, des familles se retrouvent pris au piège des bombes lacrymogène.

Des clients se réfugient dans des boutiques qui rapidement baissent leur rideau. Un samedi au bilan catastrophique à quelques jours de Noël.

Le coup de grâce cela a été les gilets jaunes. Les commerces n’avaient pas besoin de cela. Parce que se priver de la clientèle du samedi c’est catastrophique pour nous 

renchérit le président des Vitrines de Nancy.

Le pic de fréquentation dans les boutiques de centre-ville s’effectue entre 15h et 18H. Pile-poil au moment où les manifestations ont tendance à dégénérer.
Résultat, «Il faut faire avec… » avance un brin fataliste Sébastien Duchowvistz.

Quand les manifestants stagnent devant les boutiques, les commerçants baissent alors leur rideau et lorsque la foule des gilets jaunes disparaît, les portes s’ouvrent à nouveau.

Mais avec le temps et les manifestations qui s’enchaînent, les clients préfèrent succomber à leur fièvre acheteuse en semaine, voire à s’adonner aux clics sur le net.
Les achats sur internet connaissent un vrai succès avec le mouvement des gilets jaunes.

Bienvenus aux soldes !

Dans ce contexte, les commerçants attendent les soldes dans l’espoir de voir leur chiffre d’affaire reprendre un peu de couleurs.

 Mais les clients craignent de venir les samedi en centre-ville. Samedi dernier, j’avais l’impression d’être au mois d’août 

 constate dépité Sébastien Duchowvistz.

De nombreux commerçants pointent du doigt les 6 semaines de soldes.
Une période trop longue surtout lorsqu’elle vient après des promotions.
Un enchaînement trop rapide qui au final discrédite la période des soldes.
La multiplication des Black Friday, des ventes privées ou encore des rabais en tout genre ne font finalement pas les bonnes affaires des soldes !

Des manifestations de gilets jaunes à la multiplications des promotions, un cocktail au goût amère pour le bilan de ces soldes 2019.