Du 19 au 21 juin, les 150 membres de la Convention Citoyenne pour le Climat votent sur les propositions qu'ils ont élaborées depuis 9 mois. Il s'agit de réduire d'au moins 40% le bilan carbone de la France d'ici à 2030. Certaines mesures sont radicales. Emmanuel Macron envisage un référendum.
Pierre Fraimbault, de Rosbruck (Moselle) est l'un des 150 citoyens tirés au sort, l'automne dernier, pour participer à la Conférence Citoyenne pour le Climat (CCC). Aide-soignant dans le civil, il n'avait, comme la plupart de ses collègues, aucune connaissance profonde du dossier.
Pendant des mois, ils ont auditionné des dizaines de personnalités : climatologues, chefs d'entreprises, politiques, syndicalistes ou associatifs. Puis ils ont élaboré 150 propositions jugées nécessaires pour que la France respecte son objectif : - 40 % de gaz à effet de serre en dix ans.
Ces propositions sont parfois radicales : rénovation énergétique obligatoire des bâtiments d'ici 2040 (3 fois plus vite que le rythme actuel) ; ou encore la limitation à 110 km/h de la vitesse sur autoroute, une idée qui fait déjà hurler les défenseurs de l'automobile !
Responsabilité
En mars dernier, Pierre nous confiait déjà la lourde responsabilité qui incombait à la Convention. Les mesures qui en sortiraient devait être fortes.
" Elles vont devoir changer les comportements, nos habitudes de vie, notre quotidien. Nos façons de produire, de consommer, nos transports, notre alimentation... Tout ça il faudra le repenser. Il est temps maintenant".
Ces propositions élaborées en groupes de travail sont actuellement mises au vote en réunion plénière (direct à suivre ici). La Convention a par exemple rejeté une proposition de réduction du temps de travail à 28 heures par semaines. La majorité d'entre elles sont cependant adoptées.
Vigilance
Les propositions retenues sont remises ce dimanche 21 juin à la ministre de la transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne. Le président Macron recevra les 150 membres de la CCC le 29 pour leur apporter "une première réponse". Mais le chef de l'Etat pourrait soumettre au référendum les propositions les plus ambitieuses.
Quoi qu'il en soit, Pierre Fraimbault et ses collègues n'ont pas l'intention de lâcher cette ambition avec la clôture de leurs travaux. Ils se sont jurés de suivre la traduction concrète de leurs propositions. Dans la loi, voire dans la Constitution. "On sera vigilants", promet Pierre. L'enjeu climatique est trop capital pour être réduit à de l'affichage politique.