Fait rarissime, pour la première fois en 20 ans, les artisans bouchers-charcutiers de France se mobilisent ce mardi 29 novembre à Paris. Une manifestation en habit de travail à proximité de l'Assemblée nationale pour réclamer un blocage des prix de l'énergie pour leur secteur.
Les artisans bouchers-charcutiers de France manifestent à Paris ce mardi 29 novembre. A proximité de l'Assemblée nationale, ils se sont rassemblés, en habits de travail pour faire entendre aux députés leur colère face à la flambée des prix de l'énergie. Comme les boulangers-pâtissiers quelques semaines auparavant, les bouchers-charcutiers sont confrontés à une hausse exponentielle de leur facture énergétique.
Flambée de la facture énergétique
Clément Ségault a repris l'année dernière avec un associé une boucherie historique du centre-ville de Metz (Moselle). Il vient de finaliser la renégociation de son contrat d'énergie avec son fournisseur d'électricité. Jusqu'à présent, les 200.000 Kwh annuels dont il a besoin pour faire marcher son commerce lui coûtaient 25.000 euros par an. L'année prochaine ce sera 85.000 euros.
On va prendre sur notre marge, on va faire attention sur les salaires et puis au niveau des prix, sur certains produits qui sont très intensifs en énergie, oui il va falloir augmenter les prix de vente
Clément Ségault, boucher-charcutier à Metz
Conséquence, il n'a pas d'autre choix que d'augmenter les prix de vente de certains produits. "Il n y a que trois variables" explique Clément Ségault "c'est la marge c'est-à-dire le bénéfice, les salaires ou les prix. Donc, il faut faire des ajustements, on va prendre sur notre marge, on va faire attention sur les salaires et puis au niveau des prix, sur certains produits qui sont très intensifs en énergie, oui il va falloir augmenter les prix de vente comme nos confrères boulangers. C'est une situation très pénible, c'est très lourd à supporter".
Menaces sur les commerces de proximité
Face à cette augmentation brutale des factures d'énergie, Christian Nosal le président de la Fédération des bouchers-charcutiers de Moselle et du Grand Est est très inquiet pour la profession. Il demande au gouvernement de mettre en place un blocage des prix comme en Allemagne ou au Portugal : "Avec cette envolée des prix de l'énergie, c'est humainement impossible d'autant plus que beaucoup de professionnels ont contracté des emprunts.
Nous avons des entreprises qui ne peuvent pas répercuter l'ensemble des augmentations sur les prix de vente parce qu'en face nous avons des clients qui subissent l'inflation partout. Il faut savoir ce qu'on veut, soit on veut préserver les commerces de proximité, soit ils vont disparaître les uns après les autres
Christian Nosal, président des bouchers-charcutiers de Moselle et du Grand Est
Nous avons des entreprises qui ne peuvent pas répercuter l'ensemble des augmentations sur les prix de vente parce qu'en face nous avons des clients qui subissent l'inflation partout. Il faut savoir ce qu'on veut, soit on veut préserver les commerces de proximité, soit ils vont disparaître les uns après les autres". Un message clair à destination des députés qui pourraient être sensibles à cet argument.