Les travaux de reconstruction de la flèche de Notre-Dame se poursuivent en Lorraine, dans les ateliers de l'entreprise Le Bras frère à Briey. Ce 20 juillet une nouvelle étape a été franchie avec le levage à blanc d'un quart de la structure, respectant ainsi un calendrier millimétré.
"À la fin de l'année, nous verrons la flèche dans le ciel de Paris". C'est une phrase que le général Georgelin répète à chaque visite de chantier en Lorraine. "Les délais seront tenus" avait-il martelé en avril dernier lors de la levée à blanc du tabouret sur le site de reconstruction. Une phrase qu'il a répétée ce jeudi 20 juillet à Val-de-Briey (Meurthe-et-Moselle) lors de la montée à blanc de la deuxième partie de la structure appelée "fût" ou encore "souche".
Et c'est un fait, le calendrier des travaux est pour l'instant bien respecté. Une certaine pression pèse sur les quatre entreprises qui se sont associées pour mener à bien le chantier du siècle, voire peut-être du millénaire, en tout cas le chantier de leur vie. Mais toutes font face remarquablement pour accomplir le meilleur travail dans les meilleurs délais.
La flèche prend forme étape par étape
Chaque étape de construction de la flèche répond à un calendrier sur lequel l'ensemble des entreprises a les yeux rivés. Le président de l'établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le Général Jean-Louis Georgelin, a pour rôle, entre autres, de le faire respecter à la lettre, pour parvenir à rouvrir la cathédrale au public le 8 décembre 2024.
20.000 heures d'études ont été menées sur ordinateur pour tracer les plans, étudier le comportement de la structure et lui apporter parfois quelques améliorations ; de quoi lui permettre par exemple de résister à des vents plus violents qu'ils ne l'étaient XIXe siècle. Ces études ont débuté à l'été 2022.
Les travaux de fabrication en atelier ont eux commencé en décembre de la même année. Après un traçage de l'épure au sol, l'équipe de charpentiers a commencé à tailler les bois et à réaliser les assemblages en début d'année 2023.
En mars le tabouret a été achevé, puis installé définitivement à la croisée du transept. Des travaux qui se sont achevés à la date anniversaire de l'incendie le 15 avril 2023, comme cela était prévu sur le papier, et annoncé par les responsables de la reconstruction.
D'autres étapes ont été franchies avec l'installation des fermes périphériques début juin, puis des fermes diagonales et des gradins dans la foulée.
Le fût qui a été présenté à la presse le 20 juillet 2023 sera quant à lui transporté en pièces détachées par camion vers Paris à la fin du mois.
"On va commencer à poser le fût à partir de début août jusqu'à mi-septembre" explique Aurélien Lefèvre, directeur de l'entreprise Cruard, l'une des quatre sociétés qui participe à la reconstruction de la flèche.
"On termine quelque chose, et l'on doit tout de suite penser à l'étape d'après"
Aurélien Lefèvre, directeur de l'entreprise Cruard
En ce 20 juillet 2023, alors que le fût est levé à blanc à l’extérieur de l'atelier, à l'intérieur les charpentiers sont déjà en train de tailler les bois pour la partie supérieure appelée niveau ajouré. Les étapes de construction s'enchaînent de manière parallèle pour optimiser le temps.
"On est déjà pas mal avancé sur les niveaux ajourés car on a déjà taillé toutes les baies, les décors, les rambardes, et l'on va maintenant ajuster ces baies sur les poteaux arêtiers" précise encore Aurélien Lefèvre.
"On est en train de terminer les études sur l'aiguille, et l'on va commencer à la tailler d'ici le milieu du mois d'août".
Objectif : finir dans le courant de l'automne
La charpente de la flèche de Notre-Dame devrait être achevée au cours de cet automne 2023. C'est du moins ce que prévoit le calendrier. Elle s'élèvera jusqu'à 96 mètres au-dessus du sol, accompagnée par un échafaudage hors norme de 100 mètres conçu par l'entreprise lorraine Europe Echafaudage.
"À la fin de l'année (...) on retrouvera la silhouette de la cathédrale" a lancé le général Georgelin lors de sa visite le 20 juillet à Briey. "Ce sera un succès collectif, un succès qui nous dépasse tous (...) ce sera le succès de la France".
Couverture et ornements en cours de fabrication
Une fois la charpente assemblée, ce sont les couvreurs qui prendront le relais. Ils travaillent déjà à la refonte des ornements à la réalisation de la couverture constituée de 250 tonnes de plomb. Des éléments ont été présentés à la presse à Val de Briey le 20 juillet, préfigurant la résurrection de la flèche et de la toiture.