Il semblait s’être fait oublié mais le virus est toujours bien présent. Samedi soir, le COVID a même fini par terrasser l'une des légendes du ski dans le massif des Vosges, Jean Marie Remy, décédé à l'âge de 92 ans. Dans le Grand-Est, le taux d’hospitalisation est en hausse. La campagne de vaccination initialement programmée le 15 octobre est avancée de deux semaines.
Jean-Marie Rémy luttait contre le Covid depuis plusieurs semaines au centre hospitalier de Saint-Dié-des-Vosges. Il est décédé dans la nuit de samedi à dimanche, à l'âge 92 ans. Il faisait partie des quelques personnes, majoritairement des octogénaires ou nonagénaire, placées en réanimation pour insuffisance respiratoire en raison d'une contamination au COVID 19. Après une période d’accalmie, une nouvelle vague de covid semble s’amorcer.
Un grand nombre de cas sans gravité
Santé Publique France a publié le 14 septembre dernier son bulletin régional. Si le nombre de consultations reste stable d’une semaine sur l’autre, le nombre de passage aux urgences est en revanche en légère hausse. On en compte 255 la deuxième semaine de septembre contre 168 la semaine précédente.
"C’est vrai qu’il y a une recrudescence de cas de covid mais ce ne sont pas des cas graves" tempère le Dr Sybille Bevilacqua, cheffe de service maladies infectieuses au CHU de Nancy. "Actuellement nous n’avons que quelques hospitalisations et assez peu de patients en réanimation. Cette semaine, les trois hospitalisations covid sont des patients de plus de 80 ans, donc des personnes qui étaient déjà très fragiles" détaille-t-elle. En revanche le virus se propage chez les plus jeunes sous différentes formes, parfois "bâtardes" selon le Dr Sybille Bevilacqua. "Certains patients ont au début des symptômes ORL ou pulmonaires, ça commence par une angine ou une rhinopharyngite…" Pour lutter contre la contagion, la règle est toujours la même rappelle-t-elle. "Il ne faut pas hésiter à réintroduire le masque, et à se faire tester au moindre doute".
La campagne de vaccination avancée
Pour endiguer une éventuelle nouvelle vague de COVID, le gouvernement a choisi d’avancer de deux semaines la campagne de vaccination de cette automne. Initialement prévue à partir du 15 octobre, la campagne débutera finalement dès le 2 octobre : "C’est une très bonne initiative" selon Sybille Bevilacqua. "Dans quelques semaines, comme tous les ans à cette période, les cas de grippes vont se multiplier, or les vaccins contre la grippe et ceux contre le covid sont complémentaires pour les patients fragiles. Cette couverture vaccinale multiplierait par 8 le taux d’anticorps neutralisant".
Un nouveau variant détecté dans le Grand-Est
Autre source d’inquiétude pour certains experts : le variant "Pirola".
Au début du mois de septembre, un premier cas de BA.2.86, plus communément appelé "Pirola" a été détecté dans le Grand Est, dans le département de l’Aube. Une première en France.
Santé Publique France a lancé une investigation pour récolter les informations épidémiologiques, car selon l’organisme "l’émergence de ce nouveau variant est encore trop précoce pour pouvoir évaluer ses caractéristiques et son impact sur la santé publique".
Seule certitude à l’heure actuelle : il y a un grand nombre de mutations de "Pirola". "Pour l'instant on sait juste qu’il faut le surveiller" déclare le DR Sybille Bevilacqua. "Chaque variant est une nouvelle inquiétude. Là, il s’agit de sous-variants d’Omicron et jusqu’ici, on n’a pas observé de formes graves déclenchées avec ces sous-variants" Et de conclure "Le vaccin Pfizer cible ces sous-variants, ce qui est plutôt rassurant".
Les vaccins seront disponibles en pharmacie, les injections pourront être faites dans un cabinet médical, ou en pharmacie.