En cette période de fin d'année les tables sont en fête. Alors à quoi ressemblaient-elles au temps de Stanislas ? En 1751, le chef d'office du Roi consigne dans un ouvrage les règles afin de mettre les petits plats dans les grands.
La France est riche en matière d’Arts de la table. Elle occupe, une vraie place de maître. Pour ces fêtes de fin d'année 2018, votre table pourrait ressembler à celle de Stanislas.
Les trésors des arts de la table répertoriés dans le Cannaméliste
En 1751, Joseph Gilliers, le chef d'office du Roi, décide de consigner par écrit l'ensemble du savoir nécessaire à l'exercice de sa profession. Il rédige pour Stanislas "le Cannaméliste Français", répertoriant et décrivant dans l'ordre alphabétique l'ensemble des produits, des ustensiles et des usages. L'objectif : rapprocher l'art de la table de la cour lorraine à celui de la cour de Versailles.
On retrouve dans cet ouvrage le dressage et la décoration des tables, les différentes manières de travailler le sucre, de confectionner les boissons chaudes, de réaliser des glaces, et de préparer les fruits et les salades.
Le cannaméliste est donc celui qui travaille le sucre
Le titre fait référence à la Cannamelle, ancien nom de la canne à sucre.Vous pouvez consulter "le Cannaméliste Français" en ligne, sur le site de la Bibliothèque Nationale de France.
A cette époque le sucre est rare c'est un véritable ornement
aime à rappeler Jean-louis Janin Daviet Chargé de Conservation à l’Hôtel Abbatial de Lunéville.
Le pain de sucre était cassé au marteau pour l’obtention de sucre en poudre.
Poires sur porte-fruit, sucre en cône et chinoiseries
A coté du pain de sucre, la poire d'hiver trône sur la table. Cette poire dite de Colmar est posée sur un porte-fruit en cristal ou en argent.
A l'époque les chinoiseries sont à la mode au 18è siècle. Les chinoiseries sont des objets d'art que l'on rapportait lors de voyages en Extrême-Orient
Faïences de Lorraine, de Lunéville, de Saint-Clément
Cet ouvrage de référence donne des exemples de plan de tables avec des portes-fruits en faïence, des assiettes au bluet en porcelaine de Chantilly.
Les couverts seront installés à l'envers pour permettre de lire les monogrammes gravés, sans oublier les tasses pour consommé.
Pas de verres à table
Les grands absents de la table sont les verres, disposés sur un buffet secondaire et apportés à la demande aux convives.
A cette époque, les verre ne sont pas installés sur la table, ils sont à disposition des convives dans un raffraichissoir en argent
rappelle Jean-louis Janin Daviet Chargé de Conservation à l’ Hôtel Abbatial de Lunéville.
L'art de la table a la française rayonnait dans toute l'Europe.
Voyez ce reportage de Katia Schmitt et Bruno Courtaux :