Le Luxembourg va devenir le premier pays européen à légaliser la culture, le commerce et la consommation du cannabis à usage récréatif. Un usage sous conditions strictement réservé aux résidents luxembourgeois sous le contrôle de l’Etat. Etat des lieux en cette mi-octobre.
Le Luxembourg autorise déjà le cannabis à usage thérapeutique et ne pénalise pas la possession en petite quantité. Mais avec ce projet de loi d'octobre 2019, le pays a décidé de franchir un cap: il autorise la vente mais avec des garde-fous. Une autorisation sous contrôle car cette vente serait exclusivement réservée aux personnes majeurs et aux résidents luxembourgeois et il serait interdit de le consommer en public.
Hors de question de voir apparaître dans tout le pays des coffee-shops comme aux Pays Bas et de développer le tourisme du cannabis. Mais chaque jour, il ne faut pas oublier que plus de 200 000 personnes vivant en France, en Belgique et en Allemagne viennent travailler au Grand-Duché : les frontaliers. La crainte, c’est de voir un trafic parallèle se développer sur ces échanges quotidiens. La question inquiète côté français. Des discussions sont en cours.
La crainte d’un trafic parallèle
Car comment contrôler une (re)vente de la main à la main ? Comment empêcher le développement d’un business dont les pratiques sont déjà très installées dans le nord de la Lorraine ? L’objectif, côté luxembourgeois, c’est d’éviter la mise en place de contrôle aux frontières qui pénaliserait l’activité économique. Tout reste à imaginer. Y compris le contrôle de la composition du cannabis.Un contrôle sur lequel le Luxembourg a la main car le pays a décidé de cultiver son propre cannabis. «Il y aura des plantations au Luxembourg !» a confirmé Étienne Schneider le ministre de la Santé à nos confrères de RTL 5 minutes ce vendredi 11 octobre 2019 «et elles seront sécurisées». «Il s’agit d’éloigner les consommateurs du marché illicite, de réduire de façon déterminée les dangers psychiques et physiques liés et de combattre la criminalité au niveau de l'approvisionnement. A cette fin, il s'agira d’instaurer sous le contrôle de l’Etat une chaîne de production et de vente nationale et de garantir ainsi la qualité du produit» précise le Ministère de la Santé. «Les recettes provenant de la vente du cannabis seront investies prioritairement dans la prévention, la sensibilisation et la prise en charge dans le vaste domaine de la dépendance».