Des lycéens du Grand Est à Auschwitz : entre "choc et frissons"

Mercredi 7 février, 200 lycéens du Grand Est ont passé une journée dans le camp d'Auschwitz en Pologne. Une visite préparée en amont pour mieux comprendre la tragédie de l'Histoire, l'extermination industrielle des Juifs d'Europe et se rendre compte de la barbarie nazie. 

"Je suis touchée, émue, c'est différent de ce qu'on peut étudier en cours, là on voit les bâtiments, les lits, ça nous marque"

Chloé et William font partie de la délégation des lycéens du Grand Est qui a visité le camp d'Auschwitz ce mercredi 7 février 2018. Ils sont sous le coup de l'émotion.

"C'est immense". La réaction des jeunes, âgés de 17 ans en moyenne, est unanime à la sortie du camp d'extermination, sous une température polaire. Ils ont travaillé pendant des mois sur le génocide d'un million de personnes dans ce lieu chargé du poids de l'Histoire. "On se dit, j'ai du mal à y croire, c'est fou que ce soit vraiment arrivé. Certains ici avaient le même âge que nous. Est ce que j'aurai surmonté cette situation dramatique ?".

Programme national​

La Région Grand Est est à l'origine de ce voyage dans l'Histoire en Pologne.
200 élèves y ont participé. En lien avec les Académies de Strasbourg, de Nancy-Metz et de Reims, et le Mémorial de la Shoah.



Il s'agit d'un programme national initié par la Fondation pour la mémoire de la Shoah.
Lancé en 2011, il a permis à près de 1 800 élèves de première et de terminale du Grand Est, d’effectuer un tel déplacement à Auschwitz et prendre part au devoir de mémoire.


Ce dont est capable l'homme on ne doit pas l'oublier

Il est important de regarder en arrière pour construire un avenir plus radieux que ce qui peut l'être actuellement. On a préparé le déplacement, on a été à Paris en décembre au mémorial de la shoah. Les élèves ont travaillé sur le processus de mise à mort. Ils vont ensuite travailler sur le cas spécifique de la déportation des juifs d'Europe", précise une des enseignantes présentes lors de la visite. 

Ce qui a frappé  les élèves, (et notre équipe), c'est aussi la taille du camp.
Birkenau s'étend sur 175 hectares soit 175 baraquements dont 45 en briques et 22 en bois encore intacts aujourd'hui. "Une industrialisation de la mort, à l'échelle de l'Europe", détaille Stéphanie Godin, enseignante en Histoire Géographie au lycée Schuman à Metz (section européenne). Une journée ici semble plus bénéfique que tous les cours.

Aucune image, aucun récit ne pourra jamais montrer l'horreur qu'a été la Shoah,

reprend l'enseignante, citant Claude Lanzman, réalisateur de Shoah, documentaire consacré à l'extermination des Juifs d'Europe par les Nazis. "On a beau regarder, être ici, on a du mal à se dire jusqu'où a été la folie humaine". 


 

A la suite d’un appel à projets lancé en septembre dernier, 200 lycéens issus de 9 établissements du Grand Est, ont été sélectionnés pour ce voyage d’étude à Auschwitz. 

  • CFA Emile Mathis à Schiltigheim (67)
  • Lycée Adrien Zeller à Bouxwiller (67)
  • Lycée Scheurer Kestner à Thann (68)
  • Lycée Bichat de Lunéville (54)
  • Lycée Alfred Kastner à Stenay (55)
  • Lycée Pierre Mendès France à Contrexéville (88)
  • Lycée Robert Schuman à Metz (57)

Les lycéens ont assisté à une cérémonie de recueillement devant le monument international de Birkenau.

Une restitution officielle des travaux sera organisée à la Maison de la Région de Strasbourg, en présence des participants, des équipes éducatives, des représentants des différentes institutions, de rescapés et historiens du Mémorial.

Ce dernier bilan sera l’occasion, pour les jeunes, de présenter leurs ressentis et leur démarche de travail.


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