La période de la reproduction des chats a commencé depuis quelques semaines. Comme chaque année, les associations sont débordées en raison des abandons de chatons qui se multiplient. L'une des solutions, c'est la stérilisation.
"Chaque année, c’est la même galère." Chloé Pichard, responsable du secteur communication de la Ronron Association, à Reims, appréhende l'arrivée du printemps. Si pour beaucoup, cette période de l'année est synonyme de soleil, elle donne le départ, pour les associations et les refuges, à la période des abandons. "On a peur", renchérit Manon, responsable adoption au sein de l'association rémoise Une patte vers l'avenir.
Car à l'approche de l'été, les femelles sont prêtes à se reproduire. La chatte "est exposée à une moyenne de 14 heures de lumière par jour ce qui a une influence sur la sécrétion d’hormones liées à la reproduction", précise PetSonic.
Chaque année, de nombreux chatons naissent donc à cette période. "Un couple de chats non stérilisés peut avoir théoriquement, en quatre ans, 20.000 descendants", rappelle la SPA.
La stérilisation est donc indispensable. Mais de nombreux adoptants ne font pas opérer leurs chats. Conséquence : les naissances de chatons se multiplient. Des animaux parfois non désirés, qui poussent certains à abandonner leurs petites bêtes.
Les associations débordées
À la fin, ce sont les associations qui en pâtissent : en récupérant les nombreux chatons dont se débarrassent certains foyers, ou en recueillant les animaux lâchement abandonnés dans la rue. "Il arrive fréquemment qu'on retrouve des chatons dans des cartons ou dans des poubelles, s'inquiète Manon, d'Une patte vers l'avenir. On a pris 20 chatons en une semaine. C'est tous les jours, tous les jours, tous les jours", martèle-t-elle.
Cet afflux d'animaux est un calvaire pour les associations. "On n'a pas du tout de place dans les familles d'accueil", s'inquiète Chloé Pichard, de la Ronron association. "On fait comme on peut", souffle de son côté Manon.
La vingtaine de familles d'accueil de la Ronron association, qui ont déjà la charge de chatons, ne peuvent pas en accueillir davantage. Alors les bénévoles sont constamment à la recherche de ces foyers bienfaiteurs : "On essaie de pousser les murs au maximum", relate Chloé Pichard. Autre solution : "accélérer la procédure d'adoption des chats pour que des places se libèrent dans des familles d'accueil."
Cette multiplication de chatons pose également le problème du coût : plus il y a d'animaux, plus les dépenses augmentent, et a fortiori avec l'inflation, autre cause d'abandons ces derniers temps. "On récolte le plus de dons d'argent possible, on organise de nombreuses collectes dans les supermarchés, et on essaie de nouer des partenariats avec des animaleries." Des brocantes sont également organisées par l'association Une patte vers l'avenir, afin de récolter des fonds (voir dates sur la page Facebook de l'association).
Stérilisation : la solution
Chaque année, les associations appellent donc à la responsabilité des adoptants. "Il faut procéder à la stérilisation dès que possible", aux alentours des six mois, insiste Chloé Pichard, de la Ronron association. Manon, d'Une patte vers l'avenir, ajoute : "Contrairement aux idées reçues, une chatte n'a pas besoin d'avoir eu une portée dans sa vie pour être en bonne santé !"
Et pas d'exception. "Tous les chats doivent y passer même en appartement, car on ne peut pas anticiper un chat qui passe par une fenêtre et ça peut se passer très vite." D'autant que chez les mâles, la stérilisation a une conséquence positive sur le comportement : "Ils vont beaucoup moins marquer par l’urine."
"On peut toujours s’arranger avec une association pour passer au tarif associatif", martèle Chloé Pichard. Le prix de la stérilisation d’un chat femelle en 2022 oscille entre 100 et 150 euros pour une ovariectomie, et celui des mâles entre 60 et 90 euros, rappelle la SPA.
Adoptions : attention
Le mode d'adoption des chats est par ailleurs très important. Pour Manon, de l'association Une patte vers l'avenir, la responsabilité peut aussi venir des futurs adoptants. "Certains adoptent des chats gratuitement, en voyant des annonces de particuliers sur les réseaux sociaux. Les gens qui les donnent ne font pas stériliser leurs chats car ils sauront qu'ils trouveront toujours preneur. Sans s'en rendre compte, adopter un chat de cette manière entretient la misère animale", explique-t-elle.
Il faut donc se tourner vers des associations. "Les frais qu'on demande permettent de couvrir les nombreux soins indispensables aux animaux", conclut Manon.