Un an après l'accident d'Avenay-Val-d'Or, les Marnais toujours craintifs aux passages à niveaux

Le 4 août, une internaute alertait à propos d'un dysfonctionnement au passage à niveau de Cherville (Marne), un village situé à une quinzaine de kilomètres d'Avenay Val-d'Or, où une femme et trois ont perdu la vie il y a un an. De Jâlons à Prunay, les habitants ont toujours en tête la tragédie.

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"Mon fils était à l'arrière, il est encore choqué. J'étais encore retournée quand j'ai appelé les gendarmes." Alicia Lan a eu très peur, mardi 4 août aux alentours de 17h15. Au passage à niveau de Cherville, dans la Marne, la jeune femme assure que la barrière ne s'est jamais baissée. "Si je ne m'étais pas arrêtée, on y serait passés avec mon fils", s'empresse-t-elle d'ajouter. Le ton est vif, le rythme saccadé. Elle enchaîne les réponses, comme en apnée.

Une heure plus tard, elle rappelle. Toujours le même rythme, l'angoisse "d'oublier un truc". "Je vais porter plainte, tranche la commerciale. C'est qu'il y a tellement de choses dans tout ça."
 

Des craintes un an après l'accident

Par tellement de choses, Alicia Lan mélange ses propres craintes, ses certitudes et des questions toujours en suspens alors qu'une enquête est toujours en cours, un an après le tragique accident qui est survenu dans le village voisin d'Avenay Val-d'Or, où une assistante maternelle et trois enfants perdaient la vie au passage à niveau. Au jour près, une année plus tard, c'est un tracteur qui se retrouvait coincé à quelques centimètres de la voie ferrée. Un drame et un accident qui marquent toujours les esprits. "C'est un sujet sensible qui est toujours en mémoire", concède-t-on à la SNCF.
 

Selon la SNCF, une enquête est en cours afin de déterminer ce qu'il s'est passé ce mardi 4 août au passage à niveau de Cherville. La compagnie de chemin de fer assure que la barrière ne se serait pas relevée après le passage du train et indique également que "les températures exceptionnelles qui sont en cours peuvent aussi avoir un rôle dans ce dysfonctionnement, mais nos équipes sont à l'œuvre jusqu'à ce que le passage à niveau soit complètement opérationnel".

Plus généralement, la société affirme que des campagnes de sensibilisation sont menées régulièrement sur le sujet. Des ateliers en écoles primaires, dans des collèges et lycées sont mis en place pour sensibiliser aux bonnes conduites. Idem sur le parvis de la gare de Reims, où en 2019, quelques 250 badauds auraient participé à un atelier de sensibilisation.
 

"Je n'ai jamais eu de problème, mais je ne suis jamais tranquille"

Une enquête en cours, un passage à niveau avec une barrière sur deux en l'air et une publication qui circule à grande vitesse sur les réseaux sociaux. Après les derniers faits divers, pas étonnant que la nouvelle se propage si vite. "Au passage à niveau, je ralentis toujours, même si la barrière est levée." La pharmacienne de Jâlons le reconnaît, les passages à niveau ne sont pas sa tasse de thé. Aux abords de son commerce, si certains clients se disent sereins, la plupart préfère ralentir, même si les barrières sont levées. "Je n'ai jamais eu de problème mais je dois avouer que je ne suis pas tranquille, confie un septuagénaire. Je fais attention à chaque fois que j’y passe et je préfère que mes petits enfants ne viennent pas me voir à vélo, pour qu'ils ne passent pas par un passage à niveau."
 
A quelques pas, au bureau de tabac, la vigilance est aussi de mise. On préfère ralentir et tourner la tête des deux côtés avant de traverser. Un ancien routier donne le ton : "C'est pareil pour tous les passages à niveau maintenant. Je ralentis avant de passer, quel que soit la signalisation."

Plus près de Reims, à Prunay, une quinquagénaire sort de sa voiture de sport. Elle qui emprunte tous les jours le passage à niveau du Val-de-Vesle n'éprouve aucune crainte. Il faut dire que contrairement à Cherville, où le passage est bordé d'arbres et d'une maisonnette qui brouillent la visibilité, celui du Val-de-Vesle est en bout de ligne droite. "Il y a une bonne visibilité et tout est très bien indiqué, souligne-t-elle. En plus c’est à l’arrivée dans le village donc, les conducteurs sont obligés de ralentir. Dans l’autre sens, il y a une priorité à droite qui force à ralentir." Depuis 1997, de nombreux plans de sécurisation des passages à niveau ont été mis en place. En novembre 2019, un programme national de sécurisation des passages à niveau dénombrait 153 passages comme étant "à problèmes". Trois se situent en Champagne-Ardenne : l'un sur la section Reims-Châlons-en-Champagne et l'autre sur la section Blesme-Chaumont et le dernier sur celle reliant Soissons et Givet.
 
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