Ce lundi matin, une trentaine d'étudiants en BTS et deux professeurs du lycée Ozanam de Châlons ont manifesté contre l'expulsion de leur camarade Mouminy en Guinée. Cette mobilisation fait suite à celle organisée par Resf dimanche soir.
Ils sont plus d'une centaine à s'être mobilisés ce dimanche soir pour manifester contre l'expulsion de Mouminy Diallo. Amis, professeurs, anciens camarades d'école, ils se sont rassemblés devant la préfecture de la Marne autant pour montrer leur colère que leurs craintes et pour prendre des nouvelles du jeune étudiant.
Emmené dans la nuit de samedi à dimanche à l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle, Mouminy a refusé de monter dans l'avion à destination de Conakry. Maintenu au Centre de Rétention Administrative de Mesnil-Amelot près de Roissy, il est expulsable à tout moment.
Pour Marie-Pierre Barrière, membre du réseau Resf, qui a tenté hier soir d'interpeller le Préfet, désormais seule une décision préfectorale pourra empêcher l'expulsion de Mouminy.
Ce lundi matin, une trentaine d'étudiants du BTS et deux professeurs du lycée Ozanam de Châlons, dans lequel étudiait le jeune Guinéen se sont rassemblés à nouveau devant la préfecture.
Qui est Mouminy ?
Mouminy est arrivé en France en 2013, à l'âge de 16 ans. Encore mineur, il poursuit sa scolarité à Châlons-en-Champagne où il est pris en charge notamment par l'aide sociale à l'enfance, le réseau éducation sans frontières marnais et Marie-Pierre Barrière, bénévole et enseignante. Seulement, trois jours après sa majorité, le jeune Guinéen se voit remettre une obligation de quitter le territoire (OQTF) par la Préfecture de la Marne.
En 2015, il obtient son baccalauréat mention Assez bien. Puis, après une première année à la faculté de Reims, qu'il n'a pas réussie et qui lui vaudra une seconde OQTF, il s'inscrit en BTS en juillet 2016. Diplôme qu'il obtient deux ans plus tard. Il souhaite alors poursuivre en licence professionnelle en apprentissage. Un chef d'entreprise lui fournit même une promesse d'embauche. Seulement, un contrôle d'identité intervient fin août 2018 et provoque une troisième OQTF. Moins d'un mois plus tard, le jeune Guinéen est contrôlé avec une faible dose de cannabis sur lui, ce qui provoquera son placement en rétention administrative à Metz.