Comment le monde agricole veut bénéficier de la révolution numérique

Réunis à Châlons-en-Champagne ce lundi après-midi, élus régionaux, cabinets de conseil et agriculteurs ont présenté le plan "Ferme du Futur". Ou comment l'agriculture souhaite prendre un peu plus le virage des technologies numériques. 

Guider les tracteurs par GPS et ainsi optimiser la trace des sillons grâce à une assistance satellite, ou encore des stations météo connectées, autant d'applications du numérique qui sont bien connues et d'ores et déjà utilisées dans les champs par les agriculteurs. 

Mais la Région Grand Est se veut volontariste et propose d'accompagner la transition numérique en prenant à sa charge un diagnostic personnalisé. Pendant un jour et demi, un groupe d'expert passera dans l'exploitation agricole afin d'établir un diagnostic à grande vocation numérique. 

Une aide personnalisée

Olivier Delaitre exploite 240 ha de champs de pommes-de-terre dans la Marne. Celui qui se présente également comme chef d'entreprise a bénéficié de ce nouvel accompagnement. "On connaît nos parcelles, notre génétique..., constate-t-il. Jusqu'à l'étape du rangement tout va bien. Mais on connaissait des problèmes dans la gestion de nos stocks." 

Le contact a été pris avec une entreprise marnaise spécialisée dans la traçabilité. Automatisation de la saisie, plan informatique des frigos et stocks, gestion du calibrage, tout a été numérisé. Désormais chaque lot de pomme de terre est identifié informatiquement et tous les critères sont recensés: variété, parcelle d'origine, conditions de croissance, quantité de produits utilisés, conditions de conservation, température de conservation ou localisation dans les frigos de stockage.

"Garantir une traçabilité irréprochable, tout au long des étapes de conservation, est indispensable. C'est une connaissance du produit, une transparence que l'on pourra valoriser. Apporter ces informations pourra nous ouvrir la porte de nouveaux marchés très exigeants." 
 

Vers une agriculture plus verte ? 

Michaël Godiet a poussé la logique informatique jusqu'au bout. Équipé de drones, il a pu cartographier numériquement ses champs et ainsi suivre au mieux sur son écran d'ordinateur les variations de ses cultures. Mais ce jeune agriculteur, qui a repris l'exploitation de ses beaux-parents il y a seulement 10 ans, est une exception. Son passé dans l'aéronautique l'a grandement sensibilisé aux nouvelles technologies. 

"En fait, depuis 2012 j'investis dans des outils connectés, explique-t-il. J'ai pu cartographier mes sols et ma végétation. Je dispose également de plusieurs outils d'aide à la décision. Ils m'aident à moduler mes intrants : Azote, engrais de fond, produits phytosanitaires... Je veux pouvoir apporter la bonne dose au bon endroit et au bon moment et ainsi réduire mon impact environnemental." 

Philippe Mangin, vice-président de la Région Grand Est en charge de la Bioéconomie et de l'Agroalimentaire en est convaincu : "Cette démarche peut être un vrai levier pour l'agriculture. Cette quatrième révolution industrielle peut amener les exploitations vers une nouvelle agriculture, une troisième voie, entre le Bio et l'agriculture conventionnelle." 

Pour le moment, 30 exploitations bénéficient déjà de cet accompagnement et une centaine seront sélectionnées chaque année. Car si l'un des objectifs de la Région est d'améliorer la connectivité des exploitations agricoles, elle n'oublie pas non plus qu'améliorer la qualité des productions et la compétitivité des entreprises permettra également de conserver les exploitations dans le Grand Est. 
 
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