Environnement : face à la polluante fast fashion, le boom des friperies

Alors que les magasins de fast fashion sont de plus en plus décriés, en raison des conséquences écologiques causées par la pollution, de nombreux Français se tournent vers le marché de la seconde main.

Zara, H&M, Primark... les enseignes de fast fashion (mode rapide) envahissent les centres-villes de notre région. "J'aime porter des habits neufs, parce que c'est à la pointe de la mode" , lance une acheteuse, au centre-ville de Reims. "Il y a beaucoup plus de choix dans les rayons", renchérit une autre.

Mais derrière cette consommation frénétique se cachent des conséquences écologiques désastreuses. Le secteur de la mode émet 1,2 milliard de tonnes de CO, ce qui représente 2 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales, selon certaines estimations. L'association WWF pousse même jusqu'à 1,7 milliard de tonnes.

Une pollution qu'on retrouve également dans les eaux : 20% de la pollution des océans serait due aux teintures du secteur textile selon l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME).

Je mets au défi les vêtements d'aujourd'hui de ne pas se déchirer dans quarante ou cinquante ans

Renaud Vernet, responsable d'une friperie à Fagnières (Marne)

Face à ce désastre écologique, les consciences s'éveillent. Certains consommateurs se sont tournés vers le marché de la seconde main. En 2021, ce marché a bondi de 51 % selon l’Observatoire Natixis Payments.

"Les gens achètent beaucoup de vêtements, mais ils ne les portent pas longtemps ou même carrément les jettent. Moi, je préfère porter des habits de seconde main, ça évite la surconsommation. Ça ressert, ça évite de produire des vêtements", affirme une acheteuse convertie de vêtements de seconde main.

Cette demande croissante devient un créneau intéressant pour de nombreuses boutiques. Renaud Vernet a installé sa friperie "Vintage Ecoshop" en 2020 dans la galerie commerciale d'un supermarché de Fagnières, dans la Marne.

La spécialité de son magasin : le vintage. "On est sur des tenues de 1970, 1980 ou 1990. Et à l'époque c'étaient des vêtements de grande qualité. Je mets au défi les vêtements d'aujourd'hui de ne pas se déchirer dans quarante ou cinquante ans", lance-t-il.

La seconde main, un marché en plein boom

Les estimations prédisent un bel avenir au vêtement d'occasion. Le marché mondial du vêtement d'occasion devrait croître de 15 à 20% par an dans les cinq prochaines années, selon le cabinet Boston Consulting Group (BCG).

La boutique de Renaud Vernet est encore jeune pour tirer un bilan définitif. Mais les ventes sont satisfaisantes, à tel point qu'il a ouvert une boutique éphémère à Châlons-en-Champagne. Si l'engouement est confirmé dans ce "testeur de boutique" du centre-ville, la boutique pourrait s'installer de manière pérenne.

Mais seconde main ou achat neuf, une seule question doit se poser avant l'acte d'achat d'un vêtement selon les experts : en ai-je vraiment besoin ?

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