Obligé de se réinventer en cette période de confinement, le conseil municipal d'Epernay s'est tenu mercredi 15 avril avec des élus qui sont restés chacun chez eux en audioconférence. Le tout avec la possibilité pour les habitants de suivre les débats en direct via YouTube.
Maire divers droite sortant de la commune d'Epernay, Franck Leroy a été réélu dès le premier tour avec 61% des voix lors des élections municipales du 15 mars dernier. Il n'y aura donc pas de changement majeur à la tête de la commune de la Marne même si le nouveau conseil municipal n'aura bien sûr pas tout à fait le même visage. Un conseil municipal d'installation qui n'a, comme partout en France, pas encore eu lieu et qui n'a donc pas été l'objet du conseil en audioconférence de ce mercredi 15 avril. Une réunion à distance entre les anciens conseillers municipaux, toujours en place donc, par la force des choses.
"Je ne veux pas que certains dossiers prennent encore plus de retard"
Une réunion rendu nécessaire selon le maire car, si une ordonnance datée du 1er avril a renforcé les pouvoirs de l'édile, qui peut désormais décider seul de verser les subventions aux associations ou encore de préparer et exécuter les marchés publics, certaines décisions nécessitent toujours l'aval du conseil municipal."Sur la forme d'abord, nous avions plusieurs possibilités, démarre Franck Leroy. Suite à l'ordonnance du 1er avril, un conseiller municipal peut avoir délégation de pouvoir de deux de ses collègues. J'aurais donc pu réunir un conseil municipal réduit au tiers (Epernay compte 35 membres dans son assemblée, ndlr) mais pourquoi frustrer les autres si on peut faire autrement ? Concernant les décisions que nous avons prises, les commandes de masques, etc, je pense que c'est important que l'ensemble des membres du conseil aient une information complète.
S'agissant cette fois de l'ordre du jour. Certaines décisions, comme l'avenant à la convention cadre pluriannuelle Action coeur de Ville avec l'extension du périmètre d'opération de revitalisation de territoire ou encore la convention financière avec la région Grand Est pour le financement du musée du vin de champagne et d'archéologie régionale nécessitent de toute façon l'aval du conseil municipal. Et je ne veux pas que certains dossiers prennent encore plus de retard. Enfin, j'ai une obligation d'informer de mes actions et de répondre aux questions des membres du conseil."
Des points techniques
Au menu donc un ordre du jour allégé en huit points "plutôt techniques et qui ne devraient pas donner lieu à des passes d'armes politiques. D'ailleurs, ce ne serait pas le moment, étant donné ce que traverse le pays", affirme le maire.Alors que chaque conseiller sera chez lui , sans possibilité de voir ses interlocuteurs puisque qu'il s'agira d'une audioconférence, le risque aurait pu être grand de sombrer dans la cacophonie. Il n'en a rien été grâce notamment à un protocole détaillé en amont par Franck Leroy. "Pour chaque point nécessitant un vote, je demanderai qui vote contre et les conseillers qui le souhaitent donneront leurs noms, idem pour ceux souhaitant s'abstenir et les autres auront donc de fait voté oui. J'ai testé ce système la semaine dernière, lors d'une réunion du conseil régional et ça a très bien fonctionné."
Des débats qui ont pu être suivis par l'ensemble des habitants sur YouTube et qui ont attiré en moyenne une quarantaine de personnes sur les 1h20 qu'aura duré la séance.
Comme prévu, il n'y a pas eu de heurts et l'ensemble des points présentés ont été adoptés. Pour ce qui concerne les délégations de pouvoirs exceptionnels accordés au maire, l'opposition s'est toutefois abstenue. "Même s'il y a des urgences, on voit très bien que les urgences qui nous sont soumises ce soir n'ont pas d'urgence particulière. Elle ne sont pas à un mois près, il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Sans compter que c'est un affaiblissement du conseil municipal", a ainsi souligné le conseiller William Richard.