Lundi 16 décembre le conseil municipal d’Epernay a voté contre l’opération « Dry january ». Un « janvier sec », sans alcool qui prend de l’ampleur et inquiète les producteurs de champagne.
Dans la ville du champagne, on ne rigole pas avec l’une des principales mannes économique du secteur. La mairie d’Epernay a voté lundi 16 décembre un voeu contre la « dry january », cette opération qui a vu le jour en Angleterre en 2013. Et devrait donc commencer le 1er janvier 2020.
Nous avons contacté le maire d'Epernay pour en savoir plus sur ce texte voté quelques jours avant les fêtes de fin d'année.
#Conseil Municipal @villeepernay s'oppose au Dry January. Le vin fait partie pleinement de notre identité champenoise. Il est l'image de la France dans le monde. Privilégions la conso responsable et non la prohibition. pic.twitter.com/DkaGPvDHGR
— Jonathan Rodrigues (@RodriguesJonat) December 16, 2019
Un vœu a été voté en Conseil municipal contre le Dry January. Pourquoi avoir choisi de voter contre ?
C’est une mesure qui pourrait avoir des conséquences dramatiques… notamment sur le secteur de la viticulture.Vous imaginez ? Être privé d’activité pendant un mois ? Pour les restaurants, les cavistes et nombre d’autres professions, ce serait absolument catastrophique…
C’est une campagne extrêmement pénalisante pour la France en général. La France, ce n’est pas un pays anglo-saxon. Nous avons un terroir spécifique. Nous sommes le pays du vin. Consommer un verre de vin durant un repas, ce n’est pas dangereux, du moment que c’est avec modération.
Lutter contre l’alcoolisme, oui… mais pas avec ce genre de campagne. Lutter contre les abus de certains jeunes qui s’alcoolisent abondamment, nous sommes évidemment pour. Il faut renforcer les contrôles et les campagnes de sensibilisation.
Comprenez-vous cette tendance, ce mouvement ?
Non car boire un verre de vin ce n’est pas de l’alcoolisme. Boire un verre de vin ou de champagne c’est un art de vivre. Cela fait partie des traditions et de ce qu’est la France, notre culture, notre patrimoine. Je m’étonne qu’on puisse prendre ce genre d’initiative. On ne doit pas s’attaquer comme cela aux vins français !Pourquoi ne pas s’attaquer aux sodas et autres boissons sucrés à l’origine du diabète et de l’obésité ? Pourquoi ne pas s’attaquer aux hamburgers bons marchés que l’on retrouve dans certains établissements que je ne citerai pas ? Ils sont à l’origine de maladies qui n’ont rien à voir avec le vin. Je suis inquiet que certains puissent faire l’amalgame. Encore une fois, boire un verre de vin ce n’est pas l’alcoolisme !
En quoi ce "dry january" peut être néfaste pour Epernay ?
Il faut être sérieux et responsable ! Une campagne de ce type est dangereuse. Si tout le monde s’arrête de boire au mois de janvier, c’est absolument dramatique. C’est une perte de chiffre d’affaire pour tout le monde. Et au bout du compte, il y a quoi ? Des licenciements !?Sans compter que certains petits viticulteurs et/ou vignerons sont déjà en difficulté en ce moment, voire même en grande difficulté pour certains. Nous devons les aider. J’ai été élu pour défendre mon territoire ! Avec ce genre d’initiative, toutes les activités de production et de restauration seront pénalisées. Je le répète : Boire un verre de temps en temps ce n’est pas boire 10 verres tous les jours ! Boire un verre de vin en janvier ce n’est pas de l’alcoolisme !