Le directeur général des services techniques de la commune, Frédéric Girardin commence à souffler. « Si chaque chantier à ses spécificités, avec le musée, on a multiplié toutes les contraintes qui peuvent exister. Comme il s’agit d’un monument historique, on se doit de garder l’aspect patrimonial du site, en parallèle on doit intégrer toutes les nouvelles normes d’accessibilité, de sécurités incendie liées à l’accueil du public et en parallèle on doit aussi assurer la sûreté des œuvres qui vont être exposées. Au plus fort des travaux, jusqu’à cent personnes par jour ont travaillé ici. Nous sommes redescendus à 40 en ce moment. Ce fût un travail passionnant ! "
Ce château bâti au milieu de la prestigieuse avenue de Champagne, à Epernay a été construit de 1852 à 1857. Symbole de l’expansion du Champagne à travers le monde, il fût l’hôtel particulier de Charles Perrier, directeur de la maison de champagne Perrier-Jouët. En 1943 le château devient propriété de la ville d’Epernay et en 1947 il est transformé en musée.

Le plafond d'un grand salon au rez-de-chaussée du château Perrier.
•
© Sophie Dumay, FTV

Le lustre du musée réalisé par le maître-verrier Olivier Juteau,
•
© Sophie Dumay, FTV
6 mois de retard
Le musée devait ouvrir au printemps 2020. Ce sera pour l'automne. Ce retard à l'ouverture est lié évidement à l’arrêt des travaux pendant le confinement, mais il y a eu aussi un arrêt du chantier pendant trois mois de novembre 2018 à janvier 2019. La raison : la poussière de plomb qui se dégageait du dernier étage. Il a fallu procéder à l’aspiration du plomb, comme pour la cathédrale Notre-Dame de Paris. Après de nouvelles mesures, le chantier a repris.
Trois musées et une histoire
Les contre-temps semblent désormais un peu loin. Lorsque l’on pénètre dans le hall d’entrée du château, une odeur d’encaustique se répand dans l’atmosphère. Entre poussière neuve, échafaudages d’intérieurs et bruits de perceuses, les ouvriers sont encore à pied d’œuvre. Le directeur des affaires culturelles, Sébastien Horzinski voit aussi le bout du tunnel. La fin approche. Il reste encore les finitions mais d’ores et déjà vitrines et objets sont installés. « 100.000 pièces appartiennent au musée, nous avons choisi d’en exposer 3.500. Ce qui permettra de faire des expositions temporaires dans l’un des deux pavillons du château. »
Le fumoir de Charles Perrier.
•
© FTV
Avec une certaine fierté dans la voix Sébastien Horzinski ajoute : « vous savez que des pièces de notre fond archéologique sont régulièrement empruntées pour être exposées dans le monde entier ! ». Scénographes, conservateur du musée, architectes ont pensé le musée en quatre univers. De la formation du paysage de champagne et ses richesses paléontologiques, en passant par l’histoire de l’implantation des hommes sur le territoire, l’histoire et l’élaboration du vin de champagne, pour finir sur les collections léguées par des mécènes et des explorateurs du XIXe siècle et de la belle époque. « Savez-vous que nous sommes ici dans le fumoir de Charles Perrier ? Et ici c’était sa chambre ! » S’amuse le directeur des affaires culturelles. Les deux endroits abritent maintenant des vestiges préhistoriques et une collection de bouteilles de Champagne.
Les différents espaces du musée en vidéo
Le coût prévisionnel des travaux de restauration est de 23,14 millions d’euros (hors taxes). Le mécénat d’entreprise et des particuliers a financé à hauteur de deux millions d’euros ce projet. La Région Grand Est, le Département et l’État ont également participé à la restauration de ce château.
Le musée du vin de Champagne et d’Archéologie régionale est presque prêt à accueillir le public, mais il faudra encore un peu patienter jusqu’à la mi-novembre.