Nous sommes à Reims, une cité au cœur des combats dès la déclaration de guerre en août 1914. Une ville, intensément bombardée et presque entièrement détruite, qui finit par être totalement vidée de ses habitants en mars 1918. Dès le début du conflit, la ville s’organise pour faire face.
D’abord d’un point de vue politique : la municipalité de gauche, le maire radical Jean-Baptiste Langlet en tête, proclame l’union sacrée avec l’opposition de droite. Il faut organiser l’approvisionnement en nourriture des habitants et prendre en charge les réfugiés belges et ardennais arrivés sur place. Après avoir occupé la ville pendant 8 jours, les troupes allemandes, défaites lors de la bataille de la Marne, se retirent le 12 septembre 1914, pour s’installer dans les forts aux alentours. Le 1er des 1051 jours de bombardement que va subir la cité des sacres.
Deux logiques, l’une civile et l’autre militaire, vont s’affronter dans la ville. Les militaires, qui ont classé Reims dans la zone des armées, déplorent la présence de civils sur place, ce qui gêne selon eux considérablement leur action. A l’inverse, le maire Jean-Baptiste Langlet entend coûte que coûte maintenir des habitants, invoquant un risque de pillage de la part des poilus. Mais les bombardements, quasi quotidiens, vont accélérer le départ des civils : de 115 000 habitants à la veille de la guerre, la population rémoise s’effondre à 5000 habitants en février 1918. Tous sont évacués un mois plus tard, le 25 mars.
Les militaires deviennent alors les maîtres de la ville. Seule la présence de quelques pompiers est tolérée. Le maire Jean-Baptiste Langlet est lui aussi évacuée à Paris avec ses adjoints. Il ne reviendra qu’en novembre, une fois l’armistice signée, afin de débuter la lente reconstruction de la ville.
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