Passagers indiens bloqués à Vatry : à combien s'élève la note ?

Alors que les 301 passagers sont repartis en Inde, Jean-Marc Roze, président du conseil départemental de la Marne, a effectué ses premiers calculs. Le coût de cette immobilisation de l’aéroport durant quatre jours se chiffre entre 30.000 et 40.000 euros.

Un hall d’aérogare transformé en immense dortoir et des agents mobilisés jour et nuit. Pendant quatre jours, l’activité de l’aéroport de Vatry a dû être stoppée pour maintenir en zone d’attente 301 passagers. Une situation inédite qui a coûté cher au conseil départemental de la Marne, propriétaire de cet aéroport.

"le montant total pourrait s'élever à 40 000 euros"

Jean-Marc Roze, président du Conseil Départemental de la Marne

Selon les premiers calculs approximatifs de Jean-Marc Roze, son président, le montant total pourrait s’élever à 40 000 euros.

L’impact sur le budget du conseil départemental est de 20 000 à 25 000 euros. Pour l’aéroport, le coût est de 10 000 à 15 000 euros.

Pour effectuer son calcul, il a notamment pris en compte les salaires des agents du Département. Ils sont une dizaine à avoir été mobilisés durant 4 jours, pour un coût estimé entre 8 000 et 12 000 euros. Les barrières ainsi que les bâches (installées tout autour de l’aérogare afin de préserver l’anonymat des passagers) ont de leur côté coûté entre 4 000 et 5 000 euros. Les frais liés aux véhicules loués et aux véhicules du département, qui ont servi à amener du personnel et du matériel, sont de 2 000 euros.

"Faire venir du personnel de nuit pour des toilettes bouchées le soir de Noël, forcément ça coûte cher"

Jean-Marc Roze, président du Conseil Départemental de la Marne

À tout cela s’ajoute le coût de la location des cabines de toilettes et de douches, les frais de nettoyage et de désinfection et surtout les interventions liées à divers incidents. "Quand vous installez 300 personnes dans un lieu qui n’est pas adapté, les incidents sont fréquents. Par exemple, les toilettes ont été bouchées le soir de Noël, il a fallu trouver du personnel de nuit pour intervenir, forcément ça coûte cher" explique Jean-Marc Roze.

Dans ses calculs, le président du conseil départemental de la Marne nous explique ne pas prendre en compte le salaire des directeurs mobilisés jour et nuit en cellule de crise : "J’estime que cela fait partie de leur travail d’être mobilisés dans une telle situation". Surtout, il n’a pas encore pu chiffrer le coût de l’annulation des vols. "Le fret a continué à fonctionner, mais l’activité commerciale a dû être arrêtée. 3 vols ont été annulés" explique-t-il "je ne sais pas combien cela a coûté, car une partie devrait être prise en charge par l’assurance".

"C'était une situation inédite et je le comprends"

Jean-Marc Roze, président du Conseil Départemental de la Marne

"Nous nous serions bien passés de ça !", avoue-t-il. Toutefois, il ne critique pas cette intervention de l’État. "La sécurité est un sujet si sensible en France que c’était logique d’intervenir et d’appliquer un principe de précaution. D’autant plus que c’est la première fois qu’un vol comme celui-ci est signalé. La situation est inédite et je le comprends".

Cette immobilisation de l’aéroport étant imposée par une décision préfectorale, une indemnisation de l’État est prévue. Les discussions sont en cours à ce sujet selon Jean-Marc Roze.

Les autres coûts pour l'État

L’un des coûts majeurs de cette opération concerne les forces de l’ordre et douaniers mobilisés pour l’occasion. Pour la seule journée de lundi, jour du décollage de l’avion, 110 gendarmes étaient présents sur le site. Des sapeurs-pompiers, des représentants de la Croix-Rouge et un médecin se sont également rendus disponibles sur place pendant quatre jours.

Enfin, il faut ajouter à l’addition la mise en place des audiences des passagers devant des juges de libertés et de la détention, dans les locaux de la direction de l’aéroport dimanche. Cette journée a mobilisé selon nos informations quatre juges, six greffiers, sept avocats commis d’office, deux avocats des douanes et quatre interprètes, venus pour certains de la région parisienne.

La protection civile se demande qui va payer

Du côté de la protection civile, particulièrement mobilisée durant ces 4 jours, pas de frais de personnel, car les 10 à 15 personnes sur place quotidiennement étaient bénévoles. En revanche, cette opération aura tout de même occasionné de nombreux frais comme la mise à disposition de leurs équipements et des frais de route. Des centaines de kits d’hygiène ont notamment été distribués et des lits de camp ont été abîmés. Autant de matériel à remplacer.

"Nous allons d’abord prendre le temps de nous reposer avant de faire les comptes", nous explique Patrick Jaloux. Il espère en tout cas que cette facture sera prise en charge par l’État : "On ne sait pas encore qui va payer, c'est la grande question. Si ce n’est pas l’État, les bénévoles vont devoir mettre la main à la poche".

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